Le 5 novembre 2017 à l’issue de la marche blanche qui avait rassemblé 8 000 personnes dans les rues de Gray, Jonathan Daval, mari d’Alexia avait pris la parole. "Elle était mon oxygène..." disait-il à l'époque. Les mots choquent quand on connaît désormais l'issue de ce fait-divers.
Sur le podium de la Halle Sauzay de Gray, soutenu par les parents de la victime, entouré de sa belle soeur, Jonathann Daval avait eu du mal à prononcer ses premiers mots. Devant une foule silencieuse, il avait lu un message, rendant hommage à celle qu’il avoué avoir tué, le 28 octobre 2017.
« Mon épouse et moi partagions la même soif de la liberté. Alexia aimait nager et courir. Passions qui nous réunissaient tant dans l’effort que l’épanouissement de notre couple. Elle était ma première supportrice, mon oxygène » expliquait-il à l'époque devant une foule dense et compatissante.
"La magie infernale du mensonge"
Les habitants de Gray se sont mobilisés d'abord pour retrouver la jeune femme, lorsque Jonathann la disait disparue, puis lors de ce rassemblement silencieux. Nombreux sont ceux qui se sentent désormais trahis par ce jeune homme, qui a "joué la comédie", comme beaucoup l'ont dénoncé.
Selon l'expert psychiatre Roland Coutanceau interrogé par France Info, "une fois que cela s'est enclenché, il a été comme prisonnier. C'est la magie infernale du mensonge."
Selon Alexia Delbreil, psychiatre et médecin légiste au CHU de Poitiers (Vienne), mais également spécialiste des homicides conjugaux, les auteurs de ces crimes "dissimulent leurs gestes dans 30 à 40% des cas". "En général, ceux qui cachent les corps ont des personnalités qui penchent sur un versant paranoïaque, développe Alexia Delbreil. Ils ont fortement tendance à retourner la responsabilité de ce qui s'est passé sur la victime."
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