Ce vendredi 2 février, malgré la troisième salve d’annonces faites par le gouvernement de Gabriel Attal, les agriculteurs de Franche-Comté sont toujours mobilisés, sans être sur le bord des routes. Explications.
Les dernières annonces de Gabriel Attal pour l’agriculture
Un renforcement des lois Egalim pour empêcher que les producteurs ne fassent les frais de la guerre des prix féroce entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part. Des mesures d’urgence de 400 millions d’euros. Un relâchement du lest sur les phytosanitaires, avec la mise en pause du plan Ecophyto visant à réduire l'usage des pesticides. Voici les mesures actées jeudi 1er février par le gouvernement pour répondre à la crise agricole en France.
Colère des agriculteurs : le point sur les barrages levés ou maintenus après l'appel des syndicatshttps://t.co/J3t9Ajx75y
— franceinfo (@franceinfo) February 2, 2024
En Haute-Saône, la Confédération paysanne poursuit ses actions
Dans le département le plus rural de Franche-Comté, les tracteurs de la FDSEA sont rentrés dans les exploitations. Certains étaient montés à Paris. 8 agriculteurs de la Coordination rurale ont été placés en garde à vue après avoir atteint les portes du marché de Rungis. FDSEA et Coordination rurale ont décidé de lever tous les barrages.
Ce vendredi, le syndicat agricole majoritaire qui a été le premier à demander jeudi 1er février aux paysans de rentrer chez eux avec leurs tracteurs, doit rencontrer le préfet en Haute-Saône. Un comité départemental de simplification agricole se tient en préfecture.
Un rendez-vous auquel ne participera pas la Confédération paysanne 70. “Affaiblir nos normes, notamment environnementales, pour que les paysannes et paysans soient plus compétitifs sur le marché mondialisé et continuent la course à l’augmentation de la production à n’importe quel prix n’est en aucun cas la solution attendue par la société, ni souhaitable pour la profession” estime le syndicat dans un communiqué. Il préfère continuer à se battre pour la rémunération du travail paysan et une production saine pour les consommateurs et respectueuses de l’environnement.
En fin de matinée à Pusey, les agriculteurs de la Confédération paysanne qui poursuivent eux dans toute la France leurs actions, ont donc installé un stand à proximité du magasin Leclerc de Pusey près de Vesoul. Au menu, soupe, dégustation de cancoillotte, pommes et gaufres, mais surtout l'idée de défendre “l’interdiction d’achats en dessous du prix de revient des produits agricoles” et de dénoncer les "sur-marges de la grande distribution". Ils ont été rejoints par la CGT, CFDT et les Soulèvements de la terre, précise notre journaliste Jérémy Chevreuil sur place.
Dans la foulée, les adhérents de la Confédération paysanne sont rentrés dans le supermarché pour coller des autocollants, défendant l'agriculture paysanne. On pouvait y lire : "précarité paysanne, précarité générale, même combat" ou "vos prix bas font disparaître nos fermes". Les adhérents ont collé leurs messages sur les vitrines et non directement sur les produits.
Dans le Territoire de Belfort, des avancées locales sur les épandages
Dans le plus petit département de France, les agriculteurs de la FDSEA devaient, eux aussi, rencontrer le préfet. Devant les grilles de la Préfecture, les agriculteurs se gardent bien de crier victoire. “Il y a un vrai travail de fond à faire et aujourd’hui, on est sur des réponses encore vagues. Tant qu’on n’aura pas clarifié la situation, on ne pourra pas se sentir entendus” estime Jean-Noël Monnier, président de la FDSEA 90 au micro de notre journaliste Sarah Francesconi. Pour lui, les choses vont dans le bon sens néanmoins.
La FNSEA veut voir la concrétisation des premières mesures d'ici le Salon de l'Agriculture et une loi d'ici le mois de juin, a indiqué son président, Arnaud Rousseau, sur RMC-BFMTV ce vendredi 2 février. "Si, finalement on n'était pas considéré, ou si tout ça n'était qu'un feu de paille, on remettra le couvert".
Localement, des points avancent. Le préfet du Territoire de Belfort invité France Bleu Belfort le 1er février souhaite que les services de l’État soient plus "en accompagnement des agriculteurs, plutôt que dans le contrôle et la sanction". Il a d’ores est déjà pris une mesure locale. L’interdiction d’épandre sur les cultures de maïs courait jusqu’au 25 février dans les zones vulnérables. L'autorisation d'épandage pour les effluents d'élevage, fumiers et lisiers, sera avancée de quinze jours. Les agriculteurs de la FDSEA aimeraient eux pouvoir travailler selon la météo qui n’est jamais la même d’une année à l’autre, et non sur la base de calendriers règlementaires.