Drame de Villeparois : une rentrée scolaire sans Enguerrand

L'association SOS Exclusion famililale a choisi la date de la rentrée scolaire pour publier une lettre ouverte demandant l'ouverture d'une enquête afin d'établir les responsablités de chacun après le suicide d'Hervé Delaunay avec son fils Enguerrand à Villeparois (Haute-Saône) le 24 juin 2019.

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En juin dernier, Hervé Delaunay, un habitant de Villeparois près de Vesoul, mettait fin à ses jours en s'immolant avec son fils Enguerrand. L'enfant devait être emmené ce jour-là à 8h30 par les services sociaux pour être placé en famille d'accueil. La juge des enfants avait pris cette décision le 21 mai, alors qu'Hervé Delaunay avait la garde exclusive de son fils depuis 2015, date à laquelle avait commencé une procédure de divorce d'avec son épouse Jennifer Delaunay. 

Ce drame est le dernier acte d'un combat acharné et hors norme d'une mère et d'un père en instance de divorce pour vivre aux côtés de leur fils qui allait avoir neuf ans. Aujourd'hui, la mère d'Enguerrand et la famille de Hervé Delaunay poursuivent, chacun à leur façon, leur combat pour que les responsabilités des instances administratives et judiciaires soient établies. Avec des points de vue forcément diamétralement opposés, les deux camps veulent mettre "face à leurs responsabilités" les magistrats, les services sociaux, l'administration au sens large. "Jennifer Delaunay, précise son avocate M° Virginie Bardet, ne livrait pas un combat contre son mari. Elle n'a fait que se défendre et a prouvé son innocence". Son ex-mari l'accusait de violences sur son enfant. "Madame Delaunay, poursuit l'avocate, prône l'égalité parentale, elle avait proposé une résidence alternée". Avant le drame, de nombreuses alertes avaient été données de part et d'autre lors des différentes actions judiciaires entreprises par d'un côté le père et de l'autre la mère.

 

Le rôle des autorités


La lettre ouverte, publiée le jour de la rentrée scolaire, est adressée aux élus et aux représentants des institutions de la République. Le président de l'association, Claude Néris, rappelle qu'en septembre 2018, il avait envoyé une lettre à tous les intervenants sur ce dossier pour alerter l'Etat et les services sociaux sur le "non respect de décisions de justice". Il y a un an, l'association soutenait les démarches de la mère d'Enguerrand pour qu'elle puisse voir son fils. Aujourd'hui, l'association SOS Exclusion Familiale demande qu'une "enquête détermine les mesures qui auraient permis d'éviter la mort de cet enfant et pourquoi, elles n'ont pas été prises". Autre requête, "quel a été le rôle des autorités qui avaient été informées de cette situation?"
La mère d'Enguerrand a rapidement réagi à la publication sur Facebook de l'association en incitant à la partager : 
 

"Responsables de n'avoir rien fait alors qu'ils savaient", c'est ce que reproche aussi l'association qui nous a communiqué l'alerte envoyée aux élus et décideurs il y a tout juste un an. 
 


Cette accusation ne fait pas, pour l'instant, l'objet de plaintes. M°Virginie Bardet, avocate de la mère de Enguerrand, attend la fin de l'enquête pénale pour déposer plainte. Cette enquête porte sur l'homicide volontaire commis sur Enguerrand Delaunay. Son père s'est immolé avec lui le 24 juin dernier et non sur le rôle des institutions. 
Du côté des enquêteurs, les résultats de la police scientifique n'ont pas encore été rendus. D'après les premiers éléments de l'enquête, l'autopsie, a révélé que l'enfant présentait "deux plaies" au niveau du coeur" et que le père a tué son fils avant d'incendier le corps de l'enfant, et de s'immoler à son tour par le feu. 
Une enquête judiciaire qui pourrait être close assez rapidement. Et si des plaintes pour non assistance à personne en danger et pour mise en danger de la vie d'autrui sont bien déposées, il faudra sans doute beaucoup plus de temps pour les instruire. 
 
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