Née sous X, en Haute-Saône, Valérie, 46 ans, tente de retrouver sa mère biologique depuis 2007. Sur Facebook, elle multiplie les messages à son adresse. Actuellement sur une piste, la Vésulienne espère bientôt pouvoir connaître ses origines.
"Pour moi je ne suis pas Valérie. Céline et Michelle sont les prénoms écrits sur le dossier d’adoption", confie celle qui, depuis 14 ans, tente de retrouver la trace de sa mère biologique. Et c'est sous le nom de Céline Michelle que cette Vésulienne de 46 ans a décidé de nommer sa page Facebook. Il y a quelques années, elle décide de se créer un profil sur le réseau social et multiplie les messages où elle s’adresse à sa mère : "MAMAN voilà 46 ans que nous sommes séparées, je n'aurais jamais pu voir ton visage, jamais pu savoir qui tu étais... es tu encore en vie ????? Tant de questions sans réponses me hantent l'esprit chaque jour", publie-t-elle. Car pour Valérie, les recherches sur ses origines sont compliquées par le fait qu’elle est née sous X : elle a donc besoin que sa mère donne son consentement pour que "le secret de la filiation" puisse être levé, précise-t-on sur le site officiel service-public.fr.
Née sous X le 21 août 1974 à 00h05
C'est à 14 ans que la Vésulienne apprend qu'elle a été adoptée. Mais tout commence en 2007. "Rejetée" par ses parents adoptifs, à 33 ans, elle décide d’entamer les démarches pour retrouver sa mère biologique. Débute un long chemin qui la mène à certaines réponses. Elle apprend, par exemple, qu’elle est née sous X, le 21 août 1974 à 00h05. "Avant ça, je savais juste que j’avais été adoptée", raconte-t-elle.
Elle découvre avoir vu le jour à Gray, et non Vesoul, comme indiqué sur sa carte d’identité. "J’ai commencé les allers retours à Gray et j’ai rencontré des centaines de personnes. J’ai même retrouvé les filles qui étaient à la maison maternelle avec ma mère. Elle y a été cachée à partir de 6 mois de grossesse, quand le ventre s’est vu. J’ai demandé pleins d’informations à ces filles. Mais elles ne disaient rien. On m’a ensuite appris que sur le procès-verbal d’abandon il est écrit Sylvie et qu’elle avait 25 ans. Mais ça ne colle pas, d’après ma généalogiste bénévole de Besançon", relate-t-elle.
Personnellement, mon sentiment dans tout ça : j’ai l’impression que ma mère était conditionnée au secret, à se faire appeler Sylvie, à ne pas parler.
Des réponses, peut-être, en avril
En douze ans de recherche, des informations succinctes … Mais depuis deux ans, les choses s’accélèrent. Valérie réalise un test ADN aux Etats-Unis, car interdits en France, et affirme avoir "matché" avec un cousin germain : "Sa mère est ma tante. Elle n’a qu’un frère qui est mon géniteur. Ma généalogiste m’a ensuite mis en relation avec mon demi-frère, qui a fait un test concluant". Après une rencontre en août 2020 avec ce demi-frère, il ne lui donne plus de nouvelles. Le 5 février, elle décide d’écrire à celui qu'elle appelle son "géniteur".
Je lui ai expliqué le test ADN, le cousin germain. La lettre était gentille pas de harcèlement. Je lui ai proposé qu’il fasse un test. C’est sa femme qui me répond, déclarant qu’il n’avait jamais eu de relations extra conjugales.
Mais les découvertes ne s’arrêtent pas là. Il y a quelques semaines, sa généalogiste lui trouve des racines en commun avec une femme de 72 ans. La spécialiste prend contact avec cette personne et découvre, au fil des discussions, que cette dernière a accouché sous X à Gray et recherche sa fille.
Cette femme à 72 ans, elle est de 1949. Si elle avait 25 ans en 1974, c’est peut-être elle. Après, il y a des choses qui collent et d’autres qui ne collent pas. Les parents de cette dame sont pauvres alors qu’on m’a dit que mes grands-parents étaient des notables.
"Elle a fait les tests ADN, poursuit Valérie. On connaîtra le résultat le mois prochain. Autant vous dire que j’attends le mois d’avril avec impatience. Pour enfin vivre, là, je survis. Je veux à tout prix retrouver ma mère", espère Valérie.