Les migrants hébergés au Centre d'Accueil et d'Orientation de Jaulges, dans l'Yonne, ont fui leurs pays pour demander l'asile politique. Mais dans ce lieu, ils se sentent coupés du monde. La Croix-Rouge assure faire le maximum avec les moyens dont elle dispose.
Le Centre d'Accueil et d'Orientation pour migrants à Jaulges, dans l'Yonne, fait polémique. Il est situé dans les bois, loin des lieux habités, et les résidents qui y vivent se sentent exclus et coupés du monde.
Ce CAO est un ancien camp militaire. La Croix-Rouge en assure la gestion : elle a aménagé des terrains de sport ( basket, volley, foot), et des salles d'animation. Sur place, le représentant de l'association dit comprendre que les migrants hébergés ici puissent trouver le temps long, mais dit-il, on a fait le maximum de ce qu'on pouvait faire avec nos moyens.
Les migrants ne veulent pas qu'on les pense ingrats. Ils ne se plaignent pas d'être mal logés, ou encore d'être mal nourris. Ce qui les gêne vraiment c'est d'être isolés, loin de tout, avec aucune possibilité de contact avec l'extérieur. Pas de moyen de transport, ni de communication. Ils le disent : c'est un peu comme s'ils étaient emprisonnés.
Venus d'Afghanistan ou d'Afrique, ils sont près de 130 dans ce centre. En plus de l'isolement, certains d'entre eux dénoncent le manque de médecins, de cours de français ou d'accompagnement social. Le centre a été touché par la tuberculose, mais d'après l'Agence Régionale de Santé il n'y aurait qu'un seul cas.
Reportage : Baziz Djaouti et Claude Heudes
Intervenants : François Barraud, Croix-Rouge de l'Yonne.