"Je souhaite que la situation s'apaise" : le nouveau directeur de l'Hôpital Saint-Claude s'exprime

Nommé il y a deux mois à la tête des Hôpitaux Jura Sud, Guillaume Ducolomb fait face à une situation agitée au sein de l’établissement de Saint-Claude, dans le Jura. Détails.
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Guillaume Ducolomb présente des excuses diluées dans une tasse de café. Il a du retard, l’air un peu débordé et plusieurs dossiers à gérer. Le dernier en date est un sujet plutôt épineux. « Nous avons eu des problèmes de transport de patients d’un hôpital à l’autre », confie-t-il. 

Depuis avril dernier, la chirurgie à Saint-Claude ne se fait que sur rendez-vous : c’est ce qu’on appelle la chirurgie ambulatoire. Le service est ouvert deux jours par semaine de 8 h à 18 h, le lundi et le mardi. 
 

 

Problèmes de transfert des patients entre deux hôpitaux


Mais quand il s’agit de transférer les patients, « c’est souvent le bordel », peste André Jannet, président du Comité de soutien et de défense à l’hôpital de proximité« Des urgentistes ont appelé le maire de la ville, alors qu’il était en vacances, parce qu’ils étaient en panique ! Il y a eu des problèmes de transport de patients qui devaient aller à Lons-le-Saunier. Il ne s’agissait pas d’urgences vitales, mais quand même ! ». 

Et le directeur de tempérer : « La situation est réglée, j’ai fait le point avec les urgentistes ce matin ». 
 
 

L’hôpital, « vigne du Jura : après les tailles de l’hiver, les nouveaux bourgeons » 


S’il estime inutile de tirer la sonnette d’alarme, Guillaume Ducolomb comprend « la mobilisation, l’insatisfaction des habitants, l’inquiétude du personnel soignant »

Mais il croit aussi en l’avenir et fait même dans la poétique. L’hôpital de Saint-Claude est « comme la vigne du Jura. Après les tailles de l’hiver, les bourgeons du printemps. » Après les fermetures de services et les restrictions budgétaires, la naissance des nouvelles ambitions. 

Les bourgeons, se développent en l'occurrence autour d'un secteur malheureusement porteur, dédié à l'oncologie. Les malades atteints de cancer pourront bientôt suivre leur chimiothérapie et consulter des spécialistes ici, à Saint-Claude. 
 

Trois mois après la fermeture de la maternité 


« Je souhaite que la situation s’apaise, en interne », explique Guillaume Ducolomb. « C’est nécessaire pour que l'établissement puisse aussi attirer de nouveaux praticiens. Comme vous le voyez, là, c’est calme ». 

Calme, très calme, presque trop calme ?  Depuis le plan annoncé par l’Agence régionale de Santé, Saint-Claude s’était pourtant mué en théâtre d’affrontement entre une ligne gouvernementale peu comprise et les revendications d’habitants, d’élus locaux, et de personnel en souffrance.

D'une part, la maternité a été fermée. « Elle s'est plutôt transformée », estime Bernard Guillon, gynécologue responsable de la coordination des différents services de gynécologie des hôpitaux de Jura Sud.
 


Les accouchements ne se font plus à Saint-Claude, mais dans les maternités alentour (Oyonnax, Besançon, Lons-le-Saunier). 

 « C’est sûr que c’était plus pratique pour les patientes d’accoucher ici », avoue Bernard Guillon, « mais on ne bâtit pas une offre de soin sur des liens affectifs. Certes, on a fermé l'activité obstétrique de Saint-Claude, mais on a augmenté l'offre en terme de préparation à la naissance. On a aussi élargi les soins de proximité en ouvrant une consultation à Morez ».  
 

Un malaise chez le personnel soignant réaffecté 


Léo Campanella, délégué syndical à la CFDT, compte bien poursuivre la mobilisation. « La réaffection est souvent mal vécue par le personnel soignant. Certains n’avaient pas vraiment le choix s’ils voulaient rester sur Saint-Claude »
 

Une partie du personnel auparavant dédié à la chirurgie conventionnelle travaille désormais au Mont-Bayard, la résidence pour personnes âgées de l’établissement. Et pour certains infirmiers qui refusent de s'exprimer à visage découvert, « les conditions de travail y sont déplorables ». 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information