Rashid Askari, qui a tué son ex-femme de 19 coups de couteau à Besançon en octobre 2018, a été condamné à 30 ans de réclusion avec une période de sûreté de 20 ans devant la cour d'appel de Lons-le-Saunier. Détails.
Alors qu’elle rentrait de courses, Razia Askari avait été poignardée à mort rue Wittman à Besançon, en plein jour. C'était en octobre 2018. Elle avait 34 ans. La mère de deux enfants, d'origine afghane, avait reçu 19 coups de couteau.
Son mari Rashid Askari avait été condamné en décembre 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour assassinat. Il avait fait appel de sa condamnation en première instance.
Ce vendredi 14 octobre, la cour d'appel de Lons-le-Saunier a confirmé la condamnation : 30 ans de réclusion avec une période de sûreté de 20 ans. L'avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle, comme lors du précédent procès.
Durant trois jours qu'a duré ce deuxième procès, la défense s'est attachée à démontrer que l'acte de Rashid Askari n'était pas prémédité et qu'il n'avait pas l'intention d'assassiner sa femme. Pour les parties civiles cela n'a jamais fait aucun doute.
"Il lui a dit vouloir l'égorger"
L'homme qui était violent avec sa femme et ses enfants était venu d'Afghanistan jusqu'à Besançon pour traquer son ex-épouse, pourtant bénéficiaire d'une ordonnance de protection délivrée par un juge aux affaires familiales. Razia Askari avait porté plainte plusieurs fois et était accompagnée par l'association Solidarité Femmes, spécialisée dans l'accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences intrafamiliales.
"A chaque fois qu'il la voyait il la menaçait de mort. Il lui a dit vouloir l'égorger, la défigurer avec de l'acide, et la tuer au couteau", avait rapporté une enquêtrice durant le premier procès, s'appuyant sur les dépositions de la victime. Pour justifier ses actes, Rashid Askari avait expliqué à la barre, tant bien que mal, subir des violences psychologiques de la part de sa femme. Il était allé jusqu'à préciser aux enquêteurs que sa femme l'obligeait à faire le linge "alors que ce n'est pas à un homme de faire ça".
Il avait ajouté ne pas supporter de ne plus voir ses enfants, âgés de 12 et 15 ans en 2021. Ces derniers, présents sur le banc des parties civiles, avaient expliqué que leur père avait toujours battu leur mère et qu'il souhaitait qu'il écope d'une peine "la plus longue possible". Razia Askari subissait également des violences sexuelles et psychologiques de la part de son mari.
"Il n’a pas de culpabilité, ni de remords. Il s'est posé en victime, attirant l'attention sur les difficultés de son existence, dans une dynamique égocentrique" avait par ailleurs détaillé la psychiatre qui a pu l’examiner pendant son incarcération à la prison de Besançon.