Le 27 décembre marque le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur. Le scientifique né à Dole, dans le Jura, est à l’origine de plusieurs avancées majeures dans le domaine des sciences. Alimentation, recherche, santé : on fait un petit bilan de ses découvertes.
Votre bière en terrasse* qui ne fermente pas, le vaccination avant de voyager pour éviter la rage … Voilà quelques exemples d’innovations qui reviennent à Louis Pasteur. Le scientifique est né en Franche-Comté, il y a presque 200 ans. Il a vu le jour le 27 décembre 1822. Près de 200 ans plus tard, le résultat des recherches du Jurassien continue à se refléter dans le quotidien des Français. On passe en revue quelques-unes de ses avancées, à l’occasion de son bicentenaire.
Protection des boissons alcoolisées
Si votre alcool ne tourne pas au vinaigre, c’est le résultat d'une vingtaine d'années de travaux et de découvertes de ce scientifique sur les fermentations du vin ou de la bière. À cette époque, la qualité du vin pose encore souci jusqu'à Napoléon III (connu aussi sous le nom de Louis-Napoléon Bonaparte).
Louis Pasteur montre alors que chauffer cette boisson dénature les ferments problématiques et permet de conserver l’alcool intact en bouteille. Ce procédé devenu célèbre s’appelle la pasteurisation. Une pratique qui est aussi utilisée pour le lait ou encore pour les fromages.
Le vaccin, un remède inédit à cette époque
Non content de ses travaux sur la fermentation et les micro-organismes, le scientifique travaille aussi sur la microbiologie et la vaccination. Elles apportent aussi des fondements au mouvement hygiéniste du 19e siècle.
Vers 1865, Louis Pasteur se tourne vers les maladies animales. L’industrie de la soie est décimée par la pébrine : un sénateur du Gard appelle le scientifique au secours. Les vers à soie sont victimes de cette maladie. Pasteur découvre qu’elle est provoquée par un parasite. Il met au point des techniques pour rendre les élevages plus hygiéniques.
Etape suivante : les poules, malades du choléra. Cette fois, le savant découvre, par mégarde selon la légende, qu'il est possible d'atténuer la virulence du germe à l'origine de la maladie. Mieux, les gallinacés contaminés par un germe atténué vont être protégés face à une nouvelle infection.
Il applique le même principe pour traiter la maladie du charbon. Elle touche les ovins, mais aussi les humains (bergers...), en contact avec leurs dépouilles. En 1881, il teste un vaccin crée à partir du gène affaibli de cette maladie. Un essai concluant, effectué devant la presse.
Pasteur se lance ensuite à l'assaut de la rage. Il étudie d'abord la transmission du virus, puis cherche à amoindrir sa virulence, cette fois sur des animaux vivants. Il fait passer le virus de lapin en lapin et laisse vieillir des moelles d'animaux inoculés, dans des flacons exposés à l'air. Pasteur teste son vaccin sur des chiens enragés : c'est un succès. Mais il hésite à passer à l'être humain.
Le premier essai a lieu le 6 juillet 1885, sur Joseph Meister. Ce petit Alsacien de 9 ans a été mordu 14 fois par un chien enragé. Le garçon reçoit plusieurs inoculations à base de lapin rabique, et ne développe pas la maladie. Le deuxième essai, deux mois plus tard, confirme l’efficacité de son remède. Jean-Baptiste Jupille, berger de 15 ans, est mordu par un chien enragé. Il est vacciné à son tour.
Louis Pasteur fait largement connaître ce succès (d'autres avant lui avaient tenté de vacciner) et une multitude de "mordus" viennent, de France et de l'étranger, se faire vacciner. Pour la petite histoire, Joseph Meister, deviendra par la suite gardien à l'Institut Pasteur.
Un élargissement à l'enseignement
Louis Pasteur est sensible à l'aspect pratique et à l'intérêt économique de ses recherches. Ses travaux répondent parfois à la demande d'industriels, comme pour les fermentations ou le vers à soie. Vin, bière ou vaccins animaux, le savant dépose aussi nombre de brevets sur des principes ayant une application industrielle. Et il en tire des gains substantiels.
Après sa découverte sur la rage, il crée l'Institut Pasteur, grâce à une souscription internationale. Inaugurée en 1888, cette fondation privée reconnue d'utilité publique est dédiée à la vaccination, la recherche et l'enseignement. Elle essaimera dans plusieurs pays.
À sa mort, le 28 septembre 1895, le gouvernement organise des funérailles nationales. La famille refuse en revanche le Panthéon, et enterre le savant dans une crypte sous l'Institut Pasteur.
* Une bière encore plus savoureuse, lorsqu'elle est consommée avec modération !
Source : Agence France-Presse (AFP)