La Taillerie de Bellefontaine fêtera ce week-end ses 30 ans. Pour l'occasion, la famille Duraffourg organise des portes ouvertes pour faire découvrir ou redécouvrir au grand public le métier de lapidaire.
Il a été le seul lapidaire et diamantaire de France pendant plus de 30 ans. Elle a repris le flambeau il y a huit ans, en devenant gemmologue. Gilbert et Valérie Duraffourg sont père et fille. Et les dignes héritiers d'une tradition familiale qui a traversé les époques. "Mes parents, mes grands-parents, mes tantes étaient lapidaires", explique Gilbert, qui a commencé à apprendre le métier à 14 ans. Dix ans plus tard, il partait à Saint-Claude pour s'initier à la taille les diamants. Un exercice qu'il lui aura fallu douze ans pour maîtriser parfaitement. Avec à la clé une double formation unique en France : elle a fait la renommée de la Taillerie, l'atelier qu'il a ouvert il y a trente ans, lorsqu'il a décidé de se mettre à son compte.
Un héritage évident
Autant dire que pour Valérie, les pierres fines et précieuses n'ont guère de secret depuis très longtemps. Elle a grandi entre l'établi de son père, les salons sur lesquels il exposait et la boutique familiale. Gilbert lui a même appris à tailler des pierres, tout en la dissuadant de suivre ses traces! "Je ne l'encourageais pas parce que le métier de lapidaire était en train de disparaître en France. Depuis les années 60, c'est dans les pays producteurs que sont taillées les pierres : à Bombay, Bangkok, Madagascar, en Colombie..." La jeune femme a donc pris d'autres chemins avant de trouver sa voie : un bac littéraire, un DUT de Techniques de commercialisation...
Et puis en 2009, comme un retour aux sources, la prestigieuse Association de gemmologie de Londres, l'une des formations les plus réputées au monde.
Faire sa trace
Depuis 2010, Valérie a donc repris l'entreprise familiale, forte de son diplôme de gemmologue. "La gemmologie, c’est l’expertise et l’analyse des pierres", explique-t-elle. "Je peux me rendre dans les pays producteurs pour aller chercher des pierres, pour moi ou pour répondre à la commande d'un client". La jeune femme travaille avec un joaillier, qui réalise des bijoux uniques à la demande, et l'on vient désormais de loin pour la consulter : "les clients apprécient que je puisse leur parler des pierres, de leur histoire, de leurs caractéristiques", précise-t-elle. Elle jette parfois aussi avec beaucoup de talent ses propres idées de créations sur le papier...
Pour l'anniversaire de la Taillerie, elle présentera ainsi ce week-end sa première collection, inspirée par les montagnes jurassiennes. Soigneusement cachée dans un coffre, cette parure de 5 bijoux personnalisables à la demande est un trait d'union entre le monde des gemmologues et celui des lapidaires. Elle ne sera dévoilée que samedi...