Loup : « One Voice » contestait six autorisations de tir dans le Jura, le tribunal administratif s'y oppose

Les six exploitations agricoles du Jura conservent leur dérogation pour des tirs de défense simple sur le loup en cas d’attaque. Le tribunal administratif de Besançon estime qu’il n’y a pas d’urgence à suspendre ces arrêtés préfectoraux contestés par l’association « One Voice ».

L’association "One Voice" a choisi une procédure d’urgence, le référé-suspension, pour contester ce mercredi 8 février devant le tribunal administratif de Besançon (Doubs) six arrêtés préfectoraux accordant une dérogation à six agriculteurs du Jura. Cette dérogation leur permet de procéder à des tirs de défense sur les loups qui menaceraient leurs troupeaux.

Pas d'urgence

Le tribunal a rendu son ordonnance deux jours plus tard. Il a estimé qu’il n’y avait pas urgence à suspendre ces dérogations. Le tribunal estime qu’il n’y avait pas «une atteinte suffisamment grave et immédiate» pour justifier l’urgence. 

Dans le jugement, le tribunal rappelle qu'en France, "il n’est pas contesté que la population de loups sur le territoire national était estimée à la sortie de l’hiver 2021-2022 à 921 spécimens et qu’elle est caractérisée depuis 2017 par une démographie en croissance en moyenne de 20,7% par an. Compte tenu de cette estimation, le préfet coordonnateur du plan national d’action sur le loup et les activités d’élevage a d’ailleurs décidé de relever le nombre maximal de loups pouvant être prélevés en 2023 en le fixant à 174, soit 19% de l’effectif moyen estimé à l’issue du suivi hivernal de la population nationale de loups".

Le poids de l'élevage

Pour Olivier Vidal, avocat de l’association « One Voice », cette décision est une déception. “Le tribunal n’a pas tranché sur la notion de « protégeabilité » des troupeaux” dit-il. Le tribunal devra se prononcer dans les prochains mois sur ce point. “Je pense qu’on avait des arguments très sérieux” estime l’avocat. La présidente de « One Voice », Muriel Arnal, regrette que « la nature et la biodiversité ne pèsent rien face aux intérêts économiques de l’élevage ».

Inquiétude avec le retour du printemps

Mi-mars, début avril est d'habitude un moment de joie pour les éleveurs du massif jurassien. Cette année, les agriculteurs du massif jurassien redoutent  la sortie de l'hiver et ce moment où leurs troupeaux quitteront les étables pour pâturer dans les prés. Dans le journal de la profession "Les nouvelles du Comté", une éleveuse confie son inquiétude. "Maintenant que les loups ont compris qu'attaquer une génisse était infiniment plus simple que de s'en prendre à une biche, ils reviendront" assure l'éleveuse. 

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