De nombreux départs en retraite, burn out et congés d'été cumulés ont amené la direction de l'hôpital de Morez à fermer les 30 lits du service de soins de suite jusqu'à fin septembre. Un moindre mal pour assurer les soins de proximité en attendant de pouvoir recruter de nouveaux et précieux personnels soignants.
Il aurait dû fermer le 1er juin. Finalement le temps de répartir les patients et personnels, le service de soins de suite et réadaptation (SSR) de l'hôpital de Morez ferme ce vendredi 3 juin au soir. Ce service accueille des populations essentiellement gériatriques en médecine générale pour une remise à la marche pour un retour à domicile ou EHPAD.
10 lits sur les 30 que comporte le service avaient déjà été fermés il y a quatre mois par manque de personnels. L'établissement "faisait appel aux intérimaires qui coûtent très cher et ne donnaient pas toute satisfaction", car ils ne pouvaient que rarement rester plus de deux jours.
Décision a été prise donc de fermer les 20 lits restants cet été pour permettre aux personnels actuels de prendre leurs congés. Les plus grosses difficultés de recrutement touchant surtout les infirmiers. La situation est la même à peu près sur tout le territoire français, mais dans le Haut-Jura, la proximité de la Suisse tire vers le haut les salaires, sur lesquels l'hôpital public en peut pas s'aligner.
Pour le maire de Morez, Laurent Petit, l'annonce de cette fermeture a d'abord sonné comme une catastrophe, puis "quand on a des explications, on relativise", confesse-t-il. L'élu est soulagé que soient maintenus les urgences ainsi que les prises en charge en EHPAD. "C'est une décision sage, poursuit-il. Les patients seront répartis entre Lons, Saint-Claude ou Champagnole, et en septembre on écrira une nouvelle page." Laurent Petit se veut confiant et a fait part à l'Agence régionale de Santé, au groupement hospitalier Jura Sud et sa direction locale, de sa vigilance sur le sujet.
Recrutement en cours
L'hôpital de Morez est labellisé depuis peu "Hôpital de proximité" et selon le vœu de la direction, les professionnels doivent s'impliquer dans le projet d'établissement. Une campagne de recrutement est lancée pour pourvoir la totalité des postes à la rentrée auprès des écoles d'infirmières. Et il faut être attractif !
"Nous avons mis en place une allocation pour essayer d'attirer les futurs professionnels, en quelque sorte une bourse d'études, explique Denise Largeron, directrice de l'hôpital de Morez. On va verser cette allocation à chaque personne qui s'engage à travailler à Morez, pour les troisièmes années en fin de formation infirmière et à partir de septembre pour les deuxièmes années." Ces personnes devront 18 à 24 mois de service à l'hôpital de Morez.
Denise Largeron insiste néanmoins pour préciser que "l'hôpital de Morez n'est pas au bord du gouffre. Ce n'est pas parce que nous fermons un service pendant quatre mois que l'hôpital est en grande difficulté, c'est faux ! Il faut trouver les bonnes personnes qui connaissent le Haut-Jura, qui peut freiner par son climat."
Conseil est donné enfin cet été par ailleurs aux personnes ayant recours aux services d'urgence, d'appeler avant pour optimiser leur venue et faire en sorte qu'un médecin puisse bien les accueillir et les prendre en charge.