La famille d'Antoine Azzolin vient d'annoncer sa sortie de la prison de Fleury-Mérogis hier après-midi. Le jeune homme était en détention provisoire depuis son arrestation prés des Champs-Élysées lors de la manifestation des "Gilets jaunes" du 24 novembre.
Depuis les premiers rassemblements des "Gilets Jaunes", Antoine, 27 ans, est l'un des rares manifestants, voire le seul, son avocat M° Eduardo Mariotti, à qui la justice reproche des faits passibles de la Cour d'assises. Le 24 novembre, le jeune Jurassien est arrêté prés des Champs-Elysées, il a été mis en examen pour violences policières ayant entraîné une mutilation. Il est accusé d'avoir jeté un projectile sur un policier et de l'avoir ainsi mutilé. Les violences qui sont reprochées au jeune homme sont assorties de circonstances aggravantes : le fait que la victime soit un policier, la nature de la blessure qui entraîne une mutilation et la notion d'action en groupe Si les faits sont avérés, il encourt jusqu'à 15 ans de prison.
Antoine nie les faits qui lui sont reprochés et un comité de défense s'est mis en place à Saint-Claude.
Une première demande de remise en liberté avait été présentée par les avocats d'Antoine en décembre et elle avait été rejetée. La seconde demande de remise en liberté a été présentée par les avocats d'Antoine il y a une huitaine de jours. D'après les explications de M°Uzan, joint par téléphone, "l'ensemble des témoins ont pu être entendus, le juge ne pouvait pas nous opposer qu'il y avait encore des actes d'informations encore à réaliser et qu'il devait s'assurer qu'Antoine ne puisse pas communiquer avec les personnes interrogées". L'avocat tient à préciser que "c'est le juge d'instruction qui a accepté cette remise en liberté comme la loi le lui permet et non le juge des libertés et de la détention. Le procureur de la République n'a pas fait appel de cette décision". Il a cinq jours pour faire appel. Pour M° Eduardo Mariotti, ce "dossier est faible. Si il avait été solide, si il y avait eu des preuves videos ou de multiples témoignages, il ne serait pas sortie de prison."
Antoine est toujours mis en examen et il est en liberté sous contrôle judiciaire. Il lui interdit de se rendre à Paris et doit rester à Saint-Claude dans le Jura. Mais cette affaire est loin d'être terminée. Antoine est défendu par deux avocats parisiens M° Eduardo Mariotti et Martin Méchin et M°Patrick Uzan en Franche-Comté. Ce dernier maintient "que la qualification criminelle ne peut être reconnue car il n'est pas encore établi que la victime supporte une mutilation ou une infirmité". Le combat des avocats portera sur la requalification de ce dossier en délit. M°Uzan réaffirme qu'"Antoine n'est pas l'auteur de la projection" c'est pourquoi les avocats vont demander au juge de prononcer un non-lieu.