“Il y a des personnes qui partent au travail et ne rentrent jamais”, un clip pour sensibiliser aux accidents graves et à la mort au travail

Chaque jour en France, deux personnes meurent au travail et plus de 100 sont gravement blessées. Ce 25 septembre 2023, le gouvernement lance une campagne de communication en France. Qu'en pensent les familles qui ont été touchées par ces drames ?

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Le clip de 30 secondes a été tourné dans une vraie entreprise. En une fraction de secondes, de regard, on comprend qu’un drame vient de s’y nouer. 

Afin de sensibiliser les entreprises, les salariés et le grand public, le gouvernement lance une grande campagne de communication avec, pour mot d’ordre Sécurité au travail : responsabilité de l’entreprise, vigilance de tous. Derrière les chiffres encore trop élevés, ce sont des milliers de personnes, victimes et proches, qui voient leur vie bouleversée.

Alban, mort à 25 ans sur un chantier

En mars 2021, Véronique Millot a perdu son fils Alban, 25 ans, dans un accident de travail en Bretagne. Alors qu’il posait des panneaux solaires sur un toit en Ille-et-Vilaine, il a chuté mortellement. Cela faisait seulement trois semaines qu'il avait rejoint l'entreprise. Il n'y avait sur le chantier sur lequel travaillait le jeune homme, aucun élément de sécurité, ni équipements de protection individuelle (EPI). Le patron a été condamné à 36 mois de prison, dont 18 avec sursis par le tribunal correctionnel de Rennes. Il fait appel et a échappé à la détention en raison d’un vice de procédure.

Véronique Millot fait partie de la cinquantaine de familles qui composent le collectif stop à la mort au travail. Un collectif qui se bat depuis des mois pour que la mort au travail ne soit pas que “quelques lignes dans la rubrique des faits divers”. Le collectif a organisé une marche blanche en mars 2023, ses membres ont été reçus par la suite à Matignon et l’Elysée. “On est contents qu’il y ait cette campagne. C'était une promesse qui nous avait été faite. On parle enfin de la mort au travail. Deux morts par jour, on voit qu’on est arrivé sur un plateau qui ne diminue pas” réagit Véronique Millot, vice-présidente de l'association. Le collectif voit donc ce clip d’un œil positif, il va continuer à demander des comptes au gouvernement. “C’est un premier pas, ce sujet doit préoccuper les gens” dit-elle.

Plus de contrôles des inspecteurs du travail ?

À titre personnel, la mère d’Alban Millot, originaire du Jura est parfaitement consciente qu’un clip n’est qu’une petite goutte d’eau dans ce dossier. “La prévention, c’est bien, mais il faut peut-être plus de contrôles, de postes d’inspecteurs du travail. Ils sont le bras armé du gouvernement". Il y en aurait 1600 en France selon la CGT. Le syndicat estime qu'il en faudrait 5 000 pour faire respecter la réglementation, œuvrer à la prévention et arriver à réduire l’accidentologie rien que sur les chantiers de construction des sites olympique Paris 2024. 

Le ministère du Travail recrutait encore à tout-va, en début d’été avec 300 postes d’inspecteur du travail à pourvoir. 

Combien de morts et blessés graves dans le monde du travail en France ?

En 2021, près de 640 000 accidents du travail ont été déclarés pour les salariés du régime général et du régime agricole, dont 39 000 accidents du travail laissant des séquelles durables pour la victime (6 % du total des AT). Près de 700 décès, dont 37 de jeunes de moins de 25 ans, sont à déplorer.

Le gouvernement rappelle que certains secteurs d’activité sont plus exposés aux accidents que la moyenne : la construction ; l’agriculture ; les industries extractives ; le travail du bois  ; le transport et l’entreposage.

La nature et les causes de ces accidents sont multiples : chutes de hauteur, accidents de la route, accidents en lien avec l’utilisation d’une machine, etc. Ces accidents résultent trop souvent d’une mise en œuvre insuffisante des mesures de prévention et d’un manque de sensibilisation.

Véronique Millot rappelle qu’on meurt encore aujourd’hui en France au travail. “Et ce ne sont pas que des étrangers, des illégaux. Il y a des gens qui partent au travail et ne reviennent pas le soir”. Elle souligne qu’il n’y a pas que des patrons malhonnêtes, mais des employeurs qui parfois n’ont pas conscience du risque qu’ils font prendre à leurs salariés. La justice quant à elle commence à prendre la mesure de tels drames qui auraient pu être évités. Mais les peines prévues par les textes ne sont souvent appliquées qu’a minima, déplore la mère d’Alban Millot.

En savoir plus sur la campagne de sensibilisation et les leviers à activer pour les entreprises

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