Un habitant du Jura de 27 ans a été placé en détention provisoire avant son jugement, ce jeudi 25 août, pour des faits de destruction par incendie. 230 hectares de forêt avaient été détruits par les flammes, il y a une dizaine de jours à Cornod.
Le 10 août 2022, vers 11 heures 30, un important feu de végétation était signalé près de Cornod (Jura). L'incendie avait détruit environ 230 hectares de forêt à Cornod mais aussi à Vosbles-Valfin et Thoirette-Coisia, dans une zone protégée Natura 2000.
« Le départ de feu avait été signalé par un ancien pompier volontaire et par plusieurs témoins. Mais rapidement, la déclaration de l’ex-pompier montre des incohérences. Face à celles-ci, l'homme est passé du statut de « signalant » à celui de « suspect » et a été interpellé puis placé en garde à vue », explique le procureur de la République, Lionel Pascal.
Une expérience pour voir si le feu partait rapidement
Face aux enquêteurs, il reconnait les faits et explique avoir mis volontairement le feu à des brindilles d’herbe à l'aide d'un briquet pour vérifier « si le feu pouvait prendre aussi rapidement que ça ». Marié, père de deux enfants, bientôt trois, le mis en cause est un auto-entrepreneur âgé de 27 ans qui n'a jamais été condamné. Une expertise psychiatrique a été ordonnée. Les conclusions de l'expert sont attendues d’ici deux jours.
60 pompiers mobilisés
Cet incendie avait mobilisé 60 pompiers et 24 engins de lutte contre l'incendie, ainsi que 40 gendarmes durant 48 heures. Les habitants du village de Chavagna avait dû être évacués.
« Dans un premier rapport en urgence, l'Office National des Forêts, estime pour la seule surface relevant du régime Forestier (soit 16 hectares sur les 237 ravagés par l'incendie), à près de 1.000 m3 de bois calcinés, 1.700 tonnes de CO2 libérées dans l'atmosphère par la combustion du bois », rappelle le parquet de Lons-le-Saunier.
Un préjudice de 2,7 millions d'euros
Rapporté aux 237 hectares brûlés lors cet incendie, la destruction boisée peut être estimée à près de 14.000 m3 de bois calcinés. Ce qui représente un préjudice économique de plus de 2,7 millions d'euros. La quantité de CO2 relâchée dans l'atmosphère était quant à elle estimée à près de 24.000 tonnes.
L'Office Français de la Biodiversité souligne enfin que la totalité de la zone détruite est classée Natura 2000, dont la richesse de la biodiversité est reconnue au niveau européen avec la présence d'espèces protégées.
« Si certaines espèces ont pu échapper au sinistre, de nombreuses autres ont péri et toutes ont vu leurs habitats détruits. L'OFB estime qu'il faudra de nombreuses années pour voir se reconstituer la faune et la flore de cet écosystème. Sans certitude de réussite, dès lors qu'il est également fait état d'inquiétudes quant au risque irréversible d'érosion des sols modifiant leur structure », conclut le magistrat.
Lors de son audition, l’homme a exprimé ses regrets.