"On lâchera pas la pression." Colère des agriculteurs : opérations escargot et blocages ce vendredi dans le Jura et le Territoire de Belfort

À l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, soutenus par la Confédération paysanne, les agriculteurs du Jura convergent vers Lons-le-Saunier et sur l'A36 dans le Territoire de Belfort. Ce vendredi 26 janvier est le 4e jour de mobilisation en Franche-Comté.

Ils sont une centaine de tracteurs convergeant vers la sortie Belfort sud sur l'A36. Déterminés à se faire entendre par le gouvernement et l'opinion publique, 200 agriculteurs bloquent ce vendredi 26 janvier la circulation entre Brognard et Belfort, représentant un long convoi de 400 mètres.

"On ne se laissera pas faire", assure Tanguy Follet, le président des Jeunes agriculteurs du Territoire de Belfort à notre équipe sur place. "On lâchera pas la pression tant que nos vœux ne sont pas exaucés. Ils vont devoir céder", adresse-t-il au gouvernement, qui doit s'exprimer dans la journée.

Il faudra que ça aille mieux un jour, parce que 50% de la population agricole sera en retraite d'ici 10, 15 ans maxi.

Tanguy Follet, président des Jeunes agriculteurs du Territoire de Belfort

"On ne veut pas des fermes de milliers d'hectares, de milliers de vaches, et c'est ce qui va tendre à arriver si justement, il n'y a plus personne pour reprendre", craint Tanguy Follet.

Derrière ces propos, c'est tout une profession qui se mobilise depuis une semaine en France. En Franche-Comté, le mouvement entre dans sa 4e journée après l'action menée en Haute-Saône mardi 23 janvier devant une fromagerie de Lactalis, puis le blocage de l'A36 à hauteur de Marchaux dans le Doubs et la convergence de dizaines de tracteurs à Vesoul jeudi 25 janvier.

A36 bloquée de 9h30 à 17h entre Montbéliard et Belfort

Dans le Territoire de Belfort, quatre cortèges ont donc convergé ce vendredi matin vers Trévenans à l'appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA. Partis de différents points du département, ils étaient coordonnés par des unités de gendarmerie. Une centaine d'engins agricoles et 200 agriculteurs se sont rassemblés pour bloquer l'autoroute A36 entre les sorties 10 (Brognard et 12 (Belfort Sud) dans le sens Montbéliard - Belfort.

En prévision de la mobilisation, la préfecture du Territoire de Belfort a pris un arrêté d'interdiction de la circulation de 9h30 à 17h. Une déviation a été mise en place par le réseau secondaire pour rejoindre Belfort, et l'accès à l'hôpital de Trévenans, situé à quelques centaines de mètres du point de rassemblement, va être compliqué. 

Sur la route, des automobilistes manifestent leur soutien au cortège par des klaxons. Quelques gilets jaunes ont souhaité rejoindre le mouvement, mais selon notre équipe sur place, les agriculteurs refusent toute "récupération" du mouvement. Ils ont demandé à la gendarmerie de barrer l'accès à l'autoroute à la dizaine de Gilets jaunes.

 

Dans leur appel à manifester, les organisations syndicales enjoignent les manifestants à venir "sans fumier ni autres déchets", dans le but de "conserver une bonne image vis-à-vis du grand public." 

Dans le Jura, 270 engins en direction de la préfecture

Les agriculteurs jurassiens prennent également le relai de la mobilisation ce vendredi 26 janvier, avec des cortèges routiers qui convergaient ce matin depuis Dole, Orgelet, Champagnole vers Lons-le-Saunier. Des ralentissements ont eu lieu sur l'A39 entre Dole et Arlay.

 

Le point de rassemblement est fixé sur le giratoire du contournement ouest de Lons-le-Saunier à hauteur de Montmorot (voir sur la carte). Environ 270 tracteurs se retrouvent actuellement sur place.

 

Puis à 14h, ils devraient prendre la direction du centre-ville de Lons-le-Saunier pour un rendez-vous en préfecture à 15h. En prévision, les services de l'État dans le Jura ont interdit plusieurs axes à la circulation, dont la rue de la préfecture.

D'importantes perturbations de la circulation sont ainsi à prévoir, mais a priori sans dépôts de fumier ou de déchets comme on a pu le voir en Haute-Saône ce jeudi, les tracteurs déferlant sans bennes.

Vers des actions plus violentes si les annonces ne suivent pas ?

Quelle forme va prendre le mouvement national, si les annonces ne sont pas à la hauteur des attentes des agriculteurs ? La mobilisation pourrait-elle devenir plus violente ? Christophe Buchet, président de la FDSEA du Jura, a répondu par l'affirmative à notre journaliste sur place, Fleur de Boer. 

L'État doit prendre la parole ce vendredi pour répondre aux nombreuses revendications des agriculteurs : contraintes administratives, précarité, normes environnementales, concurrence des produits importés et négociations avec l'industrie agro-alimentaire.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ont pris la parole ce vendredi midi lors du comité de suivi des négociations commerciales en cours au ministère de l'Agriculture, en présence des représentants de l’amont agricole, des industries alimentaires et de la grande distribution.

Bruno Le Maire a notamment évoqué un renforcement des contrôles par la répression des fraudes de l'application de la loi Egalim, avec des sanctions qui iront "jusqu'à 2% du chiffre d'affaires des distributeurs et des industriels qui ne seraient pas conformes à l'application de cette loi". Ces négociations doivent se poursuivre jusqu'au 31 janvier.

Le Premier ministre Gabriel Attal, accompagné de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, et de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, est attendu ce vendredi après-midi en Haute-Garonne, pour répondre aux multiples revendications de la profession agricole.

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