Un séjour de vacances pour des adultes en situation de handicap, organisé en Dordogne par l’entreprise du Jura “Escapades adaptées”, a été interdit par la préfecture de Périgueux. Des comportements entraînant des risques pour les personnes ont été constatés.
Les vacances se terminent plus tôt que prévu. L’entreprise “Escapades adaptées”, basée à Villette-lès-Dole et qui se présente comme spécialisée dans l’organisation de vacances pour des adultes en situation de handicap, n’aura pas achevé son séjour en Dordogne. Après un signalement et une visite, des services de la préfecture de Périgueux et de l’ARS (Agence régionale de santé), les représentants de l’état ont décidé de mettre fin au séjour.
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Des protocoles non respectés
Les vacanciers arrivent le samedi 27 juillet dans le centre de vacances privé de Villamblard (Dordogne). Mais seulement un jour après le début du séjour, la personne responsable de l’organisation effectue un signalement, comme le précise l’arrêté préfectoral. Elle dénonce alors “des risques graves pour la santé, l’intégrité et le bien-être physique et moral des personnes handicapés majeures”.
Les services de l’État se rendent donc sur place dès le lendemain et constatent en effet plusieurs manquements. Dans l’arrêté, ils précisent les différents problèmes : “une absence de protocoles chutes, intoxications, accidents, réorientations des vacanciers, rapatriement ou évacuation” mais aussi l’absence d’un protocole “canicule” particulièrement dangereux en la période actuelle.
Le lieu choisi par “Escapades adaptées” ne semble pas adapté non plus aux personnes en situation de handicap, les services de l’État constatent : “une absence d’éclairage de nuit, de rampe adapté pour les escaliers, de rampes intérieures dans les couloirs, de barres d'appuis dans les sanitaires…” Enfin le personnel encadrant choisi par l’entreprise n’aurait pu prouver la possession “d’une trousse de secours adaptée, qui permettent de garantir un traitement rapide en cas d’urgence médicale”, ainsi que “des preuves de diplômes de premiers secours”. Autant de manquements qui selon la préfecture “fragilisent la démonstration de l’adéquation de l’équipe aux risques associés aux handicaps des vacanciers”.
Une action rapide mais insuffisante
Juste après le contrôle des services de l’État, une nouvelle directrice de séjour a été nommée et l’équipe a été renforcée, précise France Bleu Périgord. Néanmoins, la préfecture a jugé ces actions insuffisantes pour assurer la sécurité des personnes en situation de handicap. Ils ont donc décidé de mettre fin au séjour “pour éviter que ne se produisent des événements graves”. Selon eux, les organisateurs étaient dans “l’incapacité d’assurer la sécurité et le bien-être moral des vacanciers”.
Le drame de Wintzenheim dans les mémoires
Cette affaire fait écho au drame de Wintzenheim, en août 2023, onze adultes handicapés sont morts dans l’incendie d’un gîte, ce dernier n’était pas aux normes. La préfecture a donc affirmé à France Bleu Périgord que le nombre de contrôles et en augmentation depuis ce drame.
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Les vacanciers sont rentrés ce lundi 5 août, un peu plus d'une semaine après leur arrivée. L’entreprise “Escapades adaptées” n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.