Plusieurs joggeuses en Franche-Comté et partout ailleurs ont décidé de prendre la parole après l'annonce de la mort d'Alexia Daval, disparue puis assassinée alors qu'elle faisait son jogging en Haute-Saône. Paroles de femmes.
"Colère, peur, détermination, haine". Les joggeuses de Franche-Comté et de France sortent petit à petit du silence, notamment sur les réseaux sociaux, après l'annonce de la mort d'Alexia Daval, jeune franc-comtoise dont le corps calciné a été retrouvé dans un bois près de Gray, lundi après-midi. Cette dernière était partie faire un jogging. Elle n'est jamais revenue.
"Ne plus croire que ça n'arrive qu'aux autres"
"Ca me fait peur cette fois, d'autant plus que c'est si proche de chez nous, dans une si petite ville... On se dit que ca peut nous arriver et malheureusement ce n'est plus possible de courrir seule. C'est censé être un moment de détente, on prend l'air, on se sent bien , sans se poser de question... Mais il faut s'adapter au monde dans lequel on vit et ne plus croire que ça n'arrive qu'aux autres" nous a confié Lou, jeune joggeuse de 26 ans résidant près de Montbéliard.
Mathilde, franc-comtoise habituée aux entraînements hebdomadaires en raison de sa participation au dernier marathon de Reims, le 15 octobre dernier, explique qu'elle continuera à courir seule, mais qu'elle fera plus attention : "Par exemple le samedi matin, je cours avant d’aller au travail, seule. Il n’y a personne sur mon parcours. Je ne vais plus le faire. Je me suis aussi renseignée pour m’acheter une bombe lacrymo. Oui, ça nuit à ma passion dans le sens où je cours pour me vider la tête et là ça nous force a réfléchir au parcours, ne plus forcément faire les mêmes, les mêmes jours..." explique la jeune femme âgée de 26 ans également.
"Je suis partie la rage au ventre ce matin"
"Il n'y a pas d'explication à l'innommable et je ressens une profonde peine en lisant l'actualité. Je suis partie la rage au ventre ce matin, en apprenant une nouvelle fois la macabre découverte d'une coureuse disparue il y près d'une semaine... J'ai la haine oui ! Mais je n'ai pas peur et je ne céderai pas à la psychose pour autant" écrit la joggeuse Run Baby Val sur son compte Instagram, tout en donnant des conseils aux sportives qui courent seules.
Certaines, comme Myriana, expliquent sur le groupe Facebook "Bref, je fais du trail", qu'elles n'ont pas l'intention d'arrêter de courir seule. "Une chose est sure, je n’arrêterai pas de courir seule" explique la runneuse. Ne pas partager ces parcours sur les réseaux, changer régulièrement de parcours, partir avec un téléphone, sont des conseils délivrés par la sportive aux femmes qui courent régulièrement seule.
"Ca ne devrait être qu'une passion"
"Ca ne devrait pas être un danger, ca ne devrait pas coûter la vie de jeunes femmes... Ca ne devrait être qu'une passion... Grosses pensées pour #Alexiadaval. Ma prochaine sortie sera pour elle" écrit Ed_dave_cef_al sur Instagram. Sur Facebook, un "jogging en hommage à Alexia et à toutes les femmes victimes d'agression" au départ de la place de la Bastille à Paris a été lancé et rassemble déjà plusieurs centaines de personnes.
Un dessin en hommage à Alexia
Jeudi matin, un dessin est apparu sur les réseaux sociaux en hommage à Alexia Daval. Il semblerait que ce soit l'oeuvre du dessinateur Jack Koch.