Le “sapin de Noël du Morvan” a franchi, cette semaine, une étape décisive vers l'obtention de l'indication géographique protégée (IGP). La prochaine phase consiste à présenter le dossier au niveau européen pour l'homologation finale.
Avec 1 500 hectares dédiés à sa culture et près d'un million de sapins vendus chaque année, le Morvan se distingue comme un territoire phare dans la filière française du sapin de Noël. Il représente environ un quart de la production nationale.
Depuis 2018, une dizaine de producteurs de sapins naturels du Morvan se sont engagés auprès de l’association "Excellence végétale" pour porter la démarche d’obtention du signe européen IGP (indication géographique protégée), avec l’appui de l’association française du sapin de Noël naturel.
En cette mi-septembre, une étape importante vient d'être franchie avec la fin de la période nationale d’opposition et la validation par la commission nationale. Reste désormais à obtenir une validation au niveau européen. Et les producteurs ont hâte.
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Pourquoi demander la reconnaissance de l'IGP ?
L’indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité et la réputation sont liées à son origine géographique. Le macaron jaune et bleu IGP est présent sur de nombreux produits. Avec ce signe, le nom du produit est protégé dans toute l'Union européenne.
Dans le cas du sapin de Noël du Morvan, le cahier des charges résume les critères esthétiques, culturaux et environnementaux ainsi que l’aire géographique de culture. "Avec l’IGP, il y a un cahier des charges qui comporte par exemple la taille tardive, ou l'abandon d'engrais chimiques au profit d'engrais organiques" explique Jean-Christophe Bonoron, sylviculteur à Montsauche-les-Settons (Nièvre).
C’est un gros travail, ça fait des années qu’on y œuvre. Mais on commence à voir le bout du tunnel
Jean-Christophe BonoronProducteur de sapins
Cette IGP va répondre à une demande des clients, qui veulent de la qualité et qui demandent une traçabilité. "C’est un gros travail", reconnaît-il. "Il faut rédiger le cahier des charges, expliquer aux producteurs le bien-fondé de l’IGP. Mais on commence à voir le bout du tunnel", se confie Jean-Christophe Bonoron.
Les prochaines étapes
L’IGP a été reconnue au niveau national par l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). "Maintenant le dossier part au niveau de l’Europe, pour être étudié. Le cahier des charges va être décortiqué. Mais surtout, ce qui va être étudié, c’est cette fameuse renommée, qui est la base même d’une IGP, pour vérifier que dans d’autres pays, il n’y a pas de sapins de Noël du Morvan", explique Sylvie Robert, déléguée générale d’Excellence Végétale, association chargée de la reconnaissance du dossier.
À Noël 2025, on sera en mesure de vendre avec le logo IGP
Sylvie RobertDéléguée Générale d’Excellence Végétale
Le dossier mettra environ un an pour obtenir la reconnaissance. Les producteurs seront ensuite audités sur la base du cahier des charges. C’est seulement à l’issue de ces audits que les producteurs seront habilités à produire des sapins sous le signe de l’IGP. "À Noël 2025, on sera en mesure de vendre avec le logo IGP", assure Sylvie Robert.
Une démarche inédite en France
Jusqu’à présent, seuls trois produits horticoles non comestibles ont reçu les honneurs d’une IGP en Europe. Il s’agit du laurier des Flandres (Belgique), de l'azalée de Gand (Belgique) et du rosier de Szőregi (Hongrie).
L’IGP dédiée au sapin de Noël du Morvan serait donc une première pour la filière horticole française.