C'est une première en Bourgogne-Franche-Comté. Un groupe de santé privé est à l'origine de l'ouverture de 10 lits dans la clinique publique du Morvan, à Luzy (Nièvre). L'établissement vient d'être labélisé hôpital de proximité.
C’est une problématique dont on vous parle régulièrement. Les déserts médicaux en Bourgogne et notamment dans les territoires ruraux. Dans la Nièvre, à Luzy, un partenariat entre secteur public et privé a permis d’inaugurer ce mercredi 17 avril un hôpital de proximité. C’est une première en Bourgogne-Franche-Compté.
Au total, ce sont 10 lits supplémentaires qui ont été ouverts, en complément des 25 déjà disponibles au sein de la clinique publique du Morvan. "Il y a un besoin dans le territoire de lits de médecine. On a une population âgée, un nombre de médecin par habitants très inférieur à la moyenne nationale. Si on n’apporte pas cette offre de médecine, on oblige les patients à aller plus loin pour se faire soigner et ça multiplie les difficultés", détaille Sébastien Proto, président exécutif du groupe de santé privé Elsan.
Un service dédié à la gériatrie
Luzy, c’est un bassin de 20 000 habitants. Au-delà des lits supplémentaires, quatre médecins ont été recrutés, dont des spécialistes en gériatrie. Le Docteur Rissy fait partie de ces nouvelles recrues. Dans son service, il reçoit des patients de 82 ans en moyenne.
"Il y avait un vrai besoin. Le but, c’est de prendre en charge les patients avant qu’ils aillent aux urgences pour éviter de longues attentes sur des brancards. Pour ça, il faut travailler avec la médecine de ville, les généralistes, les soignants et les infirmières libérales".
Dans le détail, son service dispose d’un appareil pour réaliser des écho-cardiographies. De quoi traiter des insuffisances cardiaques.
Ce sont dans les territoires qui sont parfois les plus en difficulté qu’on trouve les réponses innovantes. On aurait été en difficulté sur ce territoire si ça n’avait pas été le cas
Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'ARS
En Bourgogne-Franche-Comté, on compte une trentaine d’établissements de proximité, tous publics. L’Agence régionale de la santé salue ce premier partenariat public-privé. "Quand on se met autour de la table pour porter des projets, on a les ingrédients pour offrir une réponse de qualité aux usagers. Quand il y a des opportunités, pourquoi s’en priver ?", lance Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’ARS.
Depuis le lancement de l’établissement de santé, l’ensemble des lits disponibles ont été occupés.