Crise à l'hôpital de Nevers : après six mois d'administration provisoire, "il n'y a pas eu d'avancée notable !"

L'hôpital de Nevers avait été placé sous administration provisoire il y a 6 mois, afin de retrouver un équilibre dans son fonctionnement. Alors qu'un nouveau directeur prendra ses fonctions le 15 avril, la période d'administration provisoire a pris fin ce 8 avril. État des lieux.

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La Haute autorité de santé pointait du doigt de "grandes difficultés" dans le fonctionnement de l'hôpital de Nevers en octobre 2023 : problèmes d'organisation, de coordination, de manque de personnel... Nous vous en parlions dans cet article, en octobre 2023.

► À LIRE : Victime de "grandes difficultés", l'hôpital de Nevers placé sous tutelle : comment en est-on arrivé là ?

Trois administrateurs provisoires ont été nommés depuis, afin de faire fonctionner l'hôpital, et de récupérer la certification de l'établissement de santé. Six mois après, où en est-on ?

"Pour nous, l'ambiance est restée identique"

David Boucher, représentant CFDT, explique que la période d'administration provisoire prend fin et un nouveau directeur arrive : "Il y a beaucoup d'espoir et d'attentes autour de cet homme. Avec tous les éléments, l'administration provisoire a eu le mérite de faire le même bilan que la CFDT. Il est temps aujourd'hui que tout soit mis en oeuvre pour réguler les situations."

Le nouveau directeur de l'hôpital de Nevers est donc attendu prochainement, le 15 avril. Il s'agit de Florent Foucard, comme nous vous l'annoncions en mars dernier. Selon David Boucher, ce nouveau directeur va devoir "prendre la mesure de la problématique médicale qui est centrale, des conflits d'orientation entre médecins". Ces conflits humains avaient aussi été décrits par le maire de Nevers, Denis Thuriot. 

► À LIRE AUSSI : ENTRETIEN. "Certains n'ont plus rien à faire là" : Denis Thuriot charge "l'ambiance délétère" à l'hôpital de Nevers

Mais c'est avant tout un constat d'immobilisme que décrit le représentant de la CFDT.

"On a le sentiment que les adminstrateurs provisoires ont baissé les bras eux aussi, et qu'ils attendent des actions du nouveau directeur. Il n'y a pas eu d'avancée notable depuis le mois d'octobre."

David Boucher

CFDT

Toujours selon la CFDT, les objectifs n'ont pas été remplis : "Leur objectif principal, c'était la certification de l'établissement qui n'a pas eu lieu, ensuite le deuxième, c'était de fixer des objectifs. Ils ont été confrontés, comme le précédent directeur, aux problématiques de gouvernance médicale. Ils ont été bloqués par les mêmes circonstances que le directeur précédent. Ils en ont référé au ministère, au-delà de Nevers, même le ministère n'a pas trouvé de solutions pour aider les administrateurs."

La CFDT affirme toutefois être "dans la co-détermination et la recherche de solutions partagées". [...] Tout n'est pas mauvais dans l'hôpital, certes il y a des problématiques, il y a une forme d'impatience."

Des relations humaines toujours tendues avec une poignée de médecins

De son côté, Denis Thuriot, maire Renaissance de Nevers et président du conseil d'administration de l'hôpital, dit être "aussi pressé que les syndicats" de constater des progrès. Il nuance : "Les administrateurs provisoires n'avaient pas pour tâche de tout changer en six mois, de toutes façons c'était impossible. Mais ils ont diagnostiqué des éléments et cette mission va servir de feuille de route au nouveau directeur."

En revanche, les problèmes de relations humaines sont toujours d'actualité au sein de l'hôpital : mauvaise ambiance, manque de solidarité, arrêts maladie parfois "très discutables"... "Les administrateurs provisoires avaient rarement vu ça. Il y a des médecins, c'est identifié, qui restent parce que c'est confort, ils viennent pour le salaire, ils ne font pas d'efforts."

Une poignée de médecins sont là pour nuire à l'hôpital, je le dis sans langue de bois. Aujourd'hui, ce problème n'est pas réglé, et ces gens sont une gêne pour l'hôpital.

Denis Thuriot

maire de Nevers, président du conseil d'administration de l'hôpital

Le maire de Nevers continue à se dire "sidéré" par l'attitude de ces quelques médecins qui ont "oublié leur conscience professionnelle". 

Aujourd'hui, un tiers des postes n'est pas pourvu au CHAN (centre hospitalier de l'agglomération de Nevers). Un trou qui s'explique, entre autres, par le manque d'attractivité créé par le climat délétère entre les personnels : "en cela, je trouve que certains ont des comportement suicidaires pour leurs services", peste Denis Thuriot.

Objectif : certification et nouvelles embauches

Denis Thuriot tient malgré tout à rappeler que tout ne va pas mal à l'hôpital neversois. "On n'est pas sur un dysfonctionnement général. Nous avons des outils que beaucoup d'autres établissements nous envient."

Beaucoup de services fonctionnent très bien, avec des médecins extrêmement compétents et dévoués. 

Denis Thuriot

maire de Nevers et président du conseil d'administration de l'hôpital

Plus globalement, la nouvelle direction de l'hôpital devra se focaliser sur plusieurs points essentiels : retrouver la certification ("si on ne la retrouve pas d'ici 18 mois, ça risque d'être très compliqué", confie le maire de Nevers), engranger davantages de recettes et réussir à embaucher du personnel.

► À LIRE AUSSI : "La sécurité des patients n'est plus assurée" : le cri d'alarme des urgentistes de Nevers

Un premier conseil de surveillance est prévu dans les jours qui suivent l'arrivée du nouveau directeur. Par ailleurs, Denis Thuriot dit être en "recherche de solutions de financement" au niveau de l'État, notamment pour agrandir les urgences. Aujourd'hui, elles accueillent deux fois plus de patients que leur capacité théorique.

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