L'annonce a été faite ce jeudi 2 mai en début de matinée : les "flying doctors", ces médecins qui font le trajet entre Dijon (Côte-d'Or) et Nevers (Nièvre) par avion, sont pérennisés. Le dispositif est en place depuis fin janvier 2023.
Le premier avion s'envolait il y a près d'un an et demi. Huit médecins avaient alors effectué le trajet, de Dijon (Côte-d'Or) jusqu'à Nevers (Nièvre), avec l'objectif de lutter contre la désertification médicale. Une méthode qui semble donc avoir fait ses preuves : ce jeudi 2 mai, le maire (Renaissance) de Nevers, Denis Thuriot, a confirmé la pérennisation du dispositif pour au moins un an.
Lors d'une conférence qui s'est tenue ce matin en début de matinée, l'élu a également annoncé changer de compagnie aérienne, en se tournant vers "Revolution'air". Cela doit permettre d'affréter des avions plus petits et qui consomment deux fois moins. Le trajet durera cependant 10 minutes de plus - 45 au lieu de 35.
Toutefois, une rotation par semaine le jeudi "ne suffit pas", déplore l'édile. "Le directeur du CHU, qui est venu me rencontrer, m'a dit que si nous avions plus de rotations, il pourrait nous envoyer plus de médcins. Donc on va s'adapter, avoir de la souplesse. Ce qui compte, c'est la santé des Nivernais."
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Pour rappel, au cours de l'année passée, chaque trajet (aller-retour) en avion coûtait environ 5 700 euros. Un investissement pour le centre hospitalier de Nevers,qui finance le dispositif, mais qui n'est pas sans porter ses fruits. "Les médecins volants sont à la fois une charge pour l'hôpital, mais aussi une source de revenus : faire venir des médecins, ça génère des actes et donc des recettes", souligne Florent Foucard, directeur de l'établissement. Au total, l'hôpital a effectué environ 120 000 euros de bénéfices grâce aux "flying doctors".
Un an après, quel bilan ?
Lors de la première année du dispositif, 120 médecins ont pris l'avion pour aller consulter à Nevers - ce dont se félicitait alors le maire de Nevers : "on a pu raccourcir le parcours de soins, permettre à la population d'avoir accès à des spécialistes qu'on n'avait pas avant".
L'éclairage médiatique sur cette innovation nous a permis d'intéresser plus de médecins qui ne pensaient pas qu’on avait de telles difficultés.
Denis Thuriot, maire de Nevers,en janvier 2024
Conséquence directe de ce succès, une antenne de SOS Médecins a été ouverte à Nevers. D'autres antennes pourraient aussi voir le jour "dans d'autres coins du territoire". En prime, Denis Thuriot réfléchit à créer de nouvelles liaisons aériennes pour d'autres secteurs professionnels : "on pense aux entreprises, aux collectivités, aux particuliers..."
Reste que l'initiative n'avait pas été exempte de critiques, notamment concernant son bilan carbone. "C'est clair que ce bilan carbone est catastrophique", concédait en janvier 2024 Philippe Kadhel, l'un des "flying doctors". "Peu de professionnels l’utilisent, on est deux voire quatre par vol. S'il y avait une ligne ferroviaire qui fonctionnait, ma préférence irait dans ce sens."