La Haute Autorité de Santé a confirmé dans la semaine du 15 au 20 mars l'arrivée des autotests en France. Comment ça marche, et dans quel cas les utiliser ? Ces dispositifs suscitent encore beaucoup d'interrogations, pour leur utilisation, mais aussi leur commercialisation.
Les autotests de dépistage de la Covid-19 arrivent en France. Il sera possible de pratiquer un prélèvement nasal chez soi, et de connaître sa positivité ou non au virus. Pour l'instant, ces tests se pratiquent en laboratoire ou bien en centre de dépistage.
Une nouvelle habitude ?
Se tester à la maison va devenir une réalité, beaucoup attendent l'arrivée des autotests, mais des interrogations subsistent, sur la fiabilité du test et la façon de pratiquer. A Nevers, nous avons posé la question à des personnes dans un centre de dépistage. "Ca serait plus pratique", relève un homme, mais il ajoute : "Après, j'aime bien les centres de dépistage où on a l'impression d'être plus en sécurité, avec un personnel plus adéquat."
Le résultat des autotests à la maison s'obtiennent en 20 à 30 minutes, mais chez les professionnels, la fiabilité du test est mise en doute.
Chrystel Pitoun, infirmière libérale, explique : "Toutes les personnes qui font des tests ont suivi une formation pour savoir faire ces tests. Il faut aller dans une narine, il y a quand même une méthode, après mettre dans un tube, désinfecter, il y a toute une méthode tout un protocole à suivre. Il faut pas faire n'importe comment."
Une autre infirmière libérale, Marie-Jeanne Corda, ajoute :"Déjà pour les antigéniques c'est un petit peu limite, c'est moins fiable que les PCR que nous faisons que nous apportons au laboratoire, donc les autotests, il y aura des limites."
Ou alors une solution de plus ?
Les autorités sanitaires recommandent en priorité un test PCR pour les personnes symptomatiques ou pour les cas contacts. L'autotest sera une solution de plus, si le test en laboratoire n'est pas possible, ou en cas de doute avant une réunion de famille par exemple.
Les pharmacies attendent encore les autorisations de vente, mais se préparent à les distribuer.
Alain Delgutte, pharmacien, précise la marche à suivre avec ces autotests : "Il va bien falloir préciser toutes ces recommandations. Si jamais on trouve un test positif, il faut que la personne aille faire sa déclaration, soit isolée, et ait sa confirmation par un test RT-PCR, un test en laboratoire de biologie. Ca c'est une obligation."
Les autotests pourraient également être vendus en supermarchés.
En Allemagne, on les trouve vendus par 5, entre 20 et 25 euros, dans des enseignes comme Lidl ou Aldi.
Cette semaine, le groupe Carrefour a annoncé en avoir commandé un million pour pouvoir les distribuer, mais n'a pas encore obtenu l'autorisation de commercialiser ces dispositifs médicaux.
Le reportage de Rémy Chidaine et Sophie Hémar
Intervenants :
- Chrystel Pitoun, infirmière libérale
- Marie-Jeanne Corda, infirmière libérale
- Alain Delgutte, pharmacien