Depuis début avril, SOS Médecins a repris du service dans la Nièvre. Une énorme avancée pour le département, qui figure parmi les plus importants déserts médicaux de France.
Six médecins généralistes pour 10 000 habitants : la Nièvre figure parmi les départements les moins bien lotis de France, un désert médical qui nuit à la prise en charge sanitaire des Nivernais. Mais cette situation a commencé à s'améliorer : depuis quelques semaines, une antenne de SOS Médecins a été relancée... après 15 ans d'absence.
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Des patients "qui se trouvaient dans une extrême détresse médicale"
"Nous avons été alertés par les autorités locales, par des proches et par certains médecins régulateurs, sur des patients qui n'avaient pas ou plus de médecin traitant et se trouvaient dans une extrême détresse médicale", rapporte Sylvie Ducret, récemment installée à SOS Médecins Nevers, au sein de l'hôpital Pierre Bérégovoy.
Faute de médecin visible rapidement, les patients dans le besoin se retrouvent face à trois choix, liste Sylvie Ducret : "soit ils patientent des jours et des jours, soit ils vont aux urgences où ce n'est pas forcément leur place, soit ils ne se soignent pas".
"Hier, j'ai fait un renouvellement d'ordonnance pour un monsieur qui avait arrêté son traitement cardiaque depuis six mois, faute d'un médecin pour lui renouveler. On arrive parfois à des situations un peu précaires, un peu dangereuses pour la vie des gens."
Sylvie DucretSOS Médecins 58
Au total, ils sont 12 médecins à se relayer du lundi au jeudi dans les nouveaux locaux de SOS Médecins. Tous n'habitent pas dans la Nièvre, mais viennent ponctuellement et prêtent main-forte aux internes présents sur place.
Sylvie Ducret note qu'aujourd'hui, "les patients sont soulagés" : "Comment expliquer à de jeunes mères, dont l'enfant a 40°C de fièvre, qu'il n'y a plus de médecin ? Ces mères, angoissées à juste titre, vont aux urgences et attendent 8 heures. Ici, elles prennent rendez-vous et il n'y a pas d'attente."
Les "effets secondaires" des "flying doctors"
Selon les estimations, la nouvelle antenne de SOS Médecins 58 permettrait de traiter jusqu'à 220 consultations par semaine. "On n'a pas vertu de s'installer ad vitam eternam, mais de venir quand on a besoin de nous", explique Sylvie Ducret.
Le maire de Nevers et président de son agglomération Denis Thuriot remercie les praticiens "qui ont vu les difficultés de Nevers et qui ont décidé de venir". Selon lui, c'est aussi "les effets secondaires des "flying doctors" : ça nous a permis d'intéresser des médecins de SOS Dijon, qui ont décidé, en s'appuyant sur les internes de Nevers, de faire cette offre complémentaire qui va soulager l'accueil des urgences, et pour ceux qui n'ont pas de médecin traitant".
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