De plus en plus de formations supérieures à Nevers : l'enjeu est primordial pour les étudiants comme pour la ville, afin de limiter l'exode rural et garder un territoire attractif. Aujourd'hui, de nombreuses formations attirent au-delà de la Nièvre.
France 3 Bourgogne installe ses JT de 12h et de 19h à Nevers, ce mercredi 9 mai 2023. Retrouvez ici l'un de nos reportages.
Quelle est la 2e ville universitaire de Bourgogne, derrière Dijon ? Réponse : Nevers. La préfecture de la Nièvre attire chaque année plus de 3000 étudiants. Un chiffre qui prouve qu'il n'y a pas forcément besoin de quitter la campagne pour aller étudier à Paris, Dijon, ou dans d'autres métropoles. Et qui cache un autre enjeu : beaucoup de jeunes qui partent étudier ailleurs ne reviennent pas.
Concentrés, ces étudiants en première année d'études de santé révisent avant leur concours. Toute l'année, ils ont suivi leurs cours ici, à Nevers, en visio-conférence, alors que leurs professeurs étaient à Dijon. Pas de quoi les inquiéter, bien au contraire. Pour beaucoup, les conditions sont optimales vu la charge de travail.
Il y a par exemple l'aspect financier. "J'habite à quinze minutes d'ici en voiture, raconte Loan Boulesteix, étudiant en parcours spécifique santé (PASS). Donc c'est beaucoup plus facile pour la logistique, pas besoin d'avoir une chambre d'étudiant à Dijon. C'est moins cher."
Cléo Durieux, elle aussi en PASS, y voit un autre avantage : "ça me permet de rester chez mes parents. Du coup c'est plus facile de me concentrer sur les cours. Quand je rentre, tout est prêt, je n'ai rien d'autre à faire qu'étudier !"
Des étudiants venus de toute la France
Si les formations se sont multipliées à Nevers ces dernières années, certaines sont bien implantées et attirent des jeunes de toute la France. C'est le cas de l'ISAT, l'Institut Supérieur de l'Automobile et des Transports, d'où sortent des ingénieurs spécialisés.
Mais c'est aussi le cas de l'ESAAB, l'Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne : chaque année, 205 étudiants s'y forment au design ou se préparent à intégrer les écoles d'art les plus prestigieuses. "J'ai vu qu'il y avait une spécialité à Nevers qui était assez large, justement pas trop spécialisée, détaille cet étudiant. C'est ce qui m'a intéressé"
"Nous avons toute la panoplie au sein de notre établissement, de Bac +2 à Bac +5, précise Gérard Perrier, le directeur de l'ESAAB, à notre équipe dans la Nièvre. On a beaucoup de demandes chaque année sur la plateforme Parcoursup."
Une offre qui permet à de plus en plus de jeunes de poursuivre leurs études ici. Et de favoriser les implantations à long terme, dans la Nièvre. Car pour beaucoup, il y a des débouchés dans le département. Comme pour les étudiants du BUT Informatique (ex-DUT), la dernière formation à avoir ouvert ses portes à Nevers, il y a 2 ans et demi.
"Il y a beaucoup d'acteurs locaux, notamment l'Agglomération et beaucoup d'entreprises informatiques, qui anticipaient cette formation, explique Maxime Berger, le responsable du département informatique du BUT. Car il y a des besoins de développement. Cela permet donc à des jeunes de rester dans leur région d'origine."