Le canal du Nivernais est une invitation à prendre son temps. Cette longue voie d'eau entre Loire et Yonne se découvre en bateau, à vélo ou à pied.
Au cœur de la Nièvre, près de 200 kilomètres de voies d’eau relient la Loire à l’Yonne.
Paradis des bateaux, des cyclistes et des promeneurs, le canal du Nivernais propose une parenthèse de nature et de calme. Le long des berges se cachent des endroits sauvages et on peut y rencontrer toute une population qui vit au rythme du canal.
Sur ce canal, Michel Sicard loue des petites embarcations depuis 35 ans.
L’occasion de partir à la découverte d’ouvrages d’art uniques comme les voûtes de la Colancelle : 3 tunnels successifs de 200 à 700 m de long.
Ces voûtes sont issues de la construction du canal au 18e siècle. A l’époque, sur cette partie, les constructeurs ont rencontré une roche très dure, le porphyre.
Le seul moyen de passer était de créer un tunnel. Enlever 20 mètres de hauteur de porphyre c’était très difficile à l’époque…ils travaillaient avec des pelles et de pioches !
Michel Sicard
Sous ces voûtes, seul le clapotis de l’eau vient rompre le silence. La température ambiante est de 14°C, un passage très agréable en période de fortes chaleurs.
Les tunnels sont un passage vers la partie la plus sauvage du canal. Surnommée la "petite Amazonie", cette portion ne se découvre que depuis l’eau. "On est dans une partie très dense où la nature a repris le dessus et offre une voûte naturelle, très verte" précise Michel.
En poursuivant vers le nord, le canal dévoile une autre particularité : l’échelle des 16 écluses de Sardy-les-Epiry. Un défi technique, pour franchir un dénivelé de 40 mètres en quelques kilomètres.
A l’approche de l'écluse n°6, quelques notes des Beatles se mêlent au ruissellement de l’eau.
Gérard Mazière, dit "Gégé" est retraité de VNF (Voies Navigables de France). Il occupe cette maison éclusière depuis 1974. Une maison et des abords qu’il a façonnés à son image au fil des années.
Cette écluse est une étape incontournable du canal, un endroit sympathique et original où se poser quelques instants pour se rafraîchir et échanger avec le propriétaire.
Un peu plus loin, un autre personnage a succombé à l’attrait du canal. Virgile Vaurette est tailleur de pierre.
Ici, on est zen…on est dans un atelier à ciel ouvert, moi j’adore !
Virgile Vaurette
Pour lui, le canal du Nivernais est autant une influence que le support de son travail. Il taille et sculpte d’anciennes pierres d’écluses démontées qu’il récupère, une façon de leur donner une deuxième vie.
Le long des berges, toute une vie s’organise au rythme du canal.
Un univers qui demande de prendre son temps, pour s’offrir un moment de déconnexion.