Depuis l’annonce de l’alliance de Gilles Platret, tête de liste des Républicains pour les Régionales en Bourgogne-France-Comté, avec Debout la France, les critiques fusent à droite . Mais le maire de Chalon-sur-Saône assume sa décision.
Le torchon brûle au sein de la droite de Bourgogne-France-Comté. Mais face aux critiques qui pleuvent, y compris au sein de son propre camp politique, Gilles Platret assume. Ce lundi 26 avril, le candidat investi par Les Républicains pour les élections régionales prévues en juin prochain, a présenté ses "binômes" qui feront office de têtes de liste dans les 8 départements en jeu. Parmi les noms officialisés, celui de Pascal Lepetit, affilié au parti souverainiste Debout la France, qui fera campagne dans la Nièvre.
La publication de ces listes et l’annonce d’une alliance avec le mouvement dirigé par Nicolas Dupont-Aignan qui s’était allié à Marine Le Pen au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 2017 ont suscité de nombreuses réactions à droite de l’échiquier politique local. Interrogé ce jeudi 29 avril, Gilles Platret assume totalement et justifie son choix par la volonté de réunir le plus de forces possibles pour créer les conditions de l’alternance après 20 ans de règne de la gauche.
Réunir l'ensemble des forces de droite
"Nous souhaitons tourner une page et écrire un nouveau chapitre. Et à ce titre, il faut rassembler. J’ai été investi par le parti des Républicains, j’ai vocation à travailler avec le centre, mais également avec Debout la France", affirme à France 3 Bourgogne-Franche-Comté le maire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Et si certains de ses anciens alliés s'en vont, la tête de liste prend acte. En réaction à l’investiture de Pascal Lepetit, ancien membre du Front National qui a rejoint Debout la France en 2018, la présidente de la fédération LR de la Nièvre a démissionné, tout comme le secrétaire départemental, le trésorier, une déléguée de circonscription, trois conseillers nationaux et plusieurs militants. Ce 28 avril, Emmanuelle Coint, co-tête de liste en Côte-d'Or a également annoncé son désistement. Mais droit dans ses bottes, Gilles Platret intime à ceux qui ne partagent pas sa volonté de s’allier à Debout la France de quitter le navire des Régionales.
"S’il y a quelques individualités qui ne se sentent pas bien, ce n’est pas grave. Le spectre politique est large, ils ont le choix d’aller voir ailleurs. Mais nous, nous traçons un chemin clair. On l’aime ou on ne l’aime pas, mais je ne changerai pas parce qu’il y a quelques critiques de ligne politique", répond le vice-président des Républicains, assurant avoir le soutien de la Commission nationale d’investiture du parti.
Un projet à la ligne très droitière
Au-delà de quelques défections au sein du parti, c'est toute l'alliance avec les centristes de l'UDI qui semble remise en cause. Gilles Platret entend vouloir la préserver et œuvrer à la rédaction d’un programme commun, dans l’intérêt des habitants de Bourgogne et de Franche-Comté. "Je suis en négociation avec l’UDI et elle est au courant de tout depuis le départ. J’ai bon espoir que nous puissions valider un certain nombre de candidats. Il y a des gens de valeur. Je souhaite les avoir sur ma liste", confie-t-il, affirmant également que les divergences conceptuelles entre les différences idéologies ne seront pas un obstacle.
"Vous trouverez sur ma liste des élus qui seront de toutes les tendances. Des gens qui auront un seul objectif, que les crédit européens redescendent en Bourgogne et en Franche-Comté et croyez-moi, on a une sacrée marge de progression par rapport au passé". Gilles Platret revendique alors sa ligne droitière, avec des thématiques fortes comme la sécurité, la décentralisation et l'emploi, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Aucune ambiguité avec le RN selon Gilles Platret
Pourtant, certains dénoncent un véritable passage en force. À commencer par François Sauvadet, président du département de la Côte-d’Or et membre de l’UDI. Ce mercredi 28 avril, l’élu a pris position dans un communiqué où il explique : "Passer un accord avec un club d’anciens partenaires de Madame Le Pen, représentés en Bourgogne – Franche-Comté par Lilian Noirot ancien cadre du FN et des Patriotes n’est pas acceptable pour moi".
À ce sujet, le chef de file des Républicains pour les Régionales en Bourgogne-Franche-Comté assume. "Monsieur Sauvadet n’a pas à décider de la composition des listes. Moi mon interlocuteur, c’est monsieur Zumkeller (député du Territoire de Belfort UDI, chargé des négociations avec Gilles Platret pour cette élection, ndlr.). À partir de là, monsieur Sauvadet est totalement libre de sa pensée mais je n’ai pas à me déterminer en fonction de ses envies. Je conduis une liste dans la clarté et je fais le choix avec mes partenaires".
Evidemment si je devais avoir un membre du RN sur ma liste, on pourrait me dire "vous avez dépasser la ligne". Mais je ne la dépasserai pas.
Malgré la grogne suscitée par l’officialisation de l’alliance avec Debout la France, Gilles Platret ne pense pas perdre de forces dans sa quête de rassemblement. "Je crois au contraire qu’on va en gagner". Quant au risque de rapprochement avec le Rassemblement National, le maire de Chalon-sur-Saône se veut catégorique. Debout la France ne sera pas le cheval de Troie de l’extrême droite.
Et ce, malgré la présence de Pascal Lepetit, tête de liste dans la Nièvre, déjà officialisée, et celles potentielles de Lilian Noirot et Antoine Chudzik, anciens membres du FN qui pourraient rejoindre les équipes de Gilles Platret.
L’élu des Républicains affirme qu’aucune des figures politiques composant sa liste pour les Régionales ne sera issue du RN. Les 116 noms des candidats qui représenteront la droite et le centre pour le scrutin du 20 juin prochain devraient être annoncés dans une dizaine de jours.