Saône-et-Loire : la pyramide de Couhard à Autun subit une importante restauration

Moins connue que le théâtre romain ou le temple de Janus, la pyramide de Couhard à Autun (Saône-et-Loire) est un élément du patrimoine antique qui nécessite beaucoup de travaux. La rénovation en cours va durer jusqu'à l'été.

Juchée sur les hauteurs d'Autun, en Saône-et-Loire, on ne voit plus qu'elle. La pyramide de Couhard va se refaire une beauté juste avant l'été. Pendant quatre mois de travaux, la voilà recouverte d'un échafaudage sur toute sa hauteur. "Derrière, on a une pyramide avec une base carrée d'à peu près 33 mètres de haut. C'est un monument funéraire qui est élevé à la mémoire d'une personne. Mais sans qu'il y ait de corps à l'intérieur ou dessous. C'est juste un monument mémoriel", précise Tristan Dessolin, archéologue à la ville d’Autun.

Faute de nom, il est impossible de déterminer à qui est dédiée cette pyramide. Un seul objet a été trouvé dans cet édifice : une petite tablette de plomb. Une fois déroulée, elle révèle une malédiction adressée à cinq personnes.

"Ce sont des tablettes que l'on va enfouir dans le sol dans des endroits particuliers, souvent dans les nécropoles. Donc on peut supposer que la personne qui a voulu faire cette malédiction a choisi tout simplement la pierre de Couhard parce qu'on la voyait de loin, et a enterré la tablette à proximité, sans que ça ait forcément de lien avec le monument lui-même", explique Agathe Legros, directrice des musées et du patrimoine de la ville d’Autun.

C'est pour laisser le temps aux archéologues de découvrir tous ces secrets et pour préserver cette pyramide que la municipalité lance ce chantier. La précédente restauration n'a pas réussi à stopper les ravages du temps. Depuis plusieurs années, des pierres se détachent régulièrement de la paroi. "Ce n'est pas que la restauration n'était pas bonne. Mais ils ont fait beaucoup de maçonnerie avec du mortier de ciment, qui ne permet pas forcément aux pierres et à la maçonnerie de respirer correctement", indique Nicolas De Rose, responsable des chantiers pour les services techniques de l'Autunois.

Nombreux vestiges

Le coût des travaux est de 276 000 euros. Une petite pierre dans le patrimoine d'Autun, qui possède le plus grand nombre de vestiges romains en Saône-et-Loire. Un patrimoine dans lequel la ville doit investir régulièrement. "L'entretien au long cours du patrimoine gallo-romain, ce sont environ 8 millions d'euros de charges, détaille Vincent Chauvet, le maire (MoDem) de la commune. "8 millions d'euros qui reviennent tous les trente ou quarante ans. Il y a des restaurations qui ont eu lieu au début des années 1980, donc ça fait à peu près 40 ans. En 2060 ou 2070, mes successeurs devront probablement réinvestir pour maintenir ce patrimoine debout." 

Un autre chantier pharaonique attend d'ailleurs bientôt la ville d'Autun. Celui de la rénovation du temple de Janus.

 

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