L'UFC-Que choisir a porté plainte ce 31 mai contre huit sites de vente en ligne, dont Amazon, pour avoir affiché des promotions jugées trompeuses. Nous avons voulu comprendre ce que sont ces fausses bonnes affaires... et comment les éviter.
Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando. Il s'agit des huit grandes marques de commerce en ligne épinglées par l'UFC-Que Choisir. L'association de défense des consommateurs a annoncé, ce 31 mai, avoir déposé plainte pour "pratiques commerciales trompeuses".
Concrètement, les marques sont accusées d'afficher sur leurs sites de fausses promotions. La loi impose en effet que les réductions de prix se fassent sur la base du prix le plus faible affiché au cours du mois précédent.
Prenons l'exemple d'écouteurs sans fils trouvés dans l'onglet "Ventes flash" sur Amazon. Ils sont aujourd'hui affichés au prix de 35,70€ après une réduction de 22%. En faisant un rapide calcul, on constate que sans cette promotion, l'article serait vendu environ 45,99€. Pour que l'annonce soit conforme à la loi, ces 45,99€ doivent être le prix "barré" affiché sur le site, c'est-à-dire le prix à partir duquel la promotion est effectuée. Ce qui, ici, est le cas.
Toutes les annonces sont pourtant loin de respecter la réglementation. "Ce qui est trompeur, c'est que les sites ont mis en place un prix de comparaison, c'est-à-dire quelque chose d'assez variable", explique Gilles Castaing, président de l'UFC-Que choisir de Saône-et-Loire.
Sur une offre pour une télévision trouvée sur le site de Cdiscount, on constate effectivement que le prix de comparaison se réfère au "prix moyen constaté sur une sélection allant jusqu'à 37 sites internet le 30/05/2023". Et non, comme le veut la directive européenne, au prix le plus faible des 30 derniers jours.
Dans une étude menée par l'association, 6 586 annonces affichant un prix "barré" ont été passées au crible. Selon elle, le constat est sans appel : près de 97% des réductions se basent sur ce prix "de référence". "Pour la plupart de ces sites, on met en comparaison avec ce prix de référence qui peut venir de n'importe où", détaille Gilles Castaing.
"Le prix de référence sur lequel sont souvent basées les réductions, ça peut être la marque qui l'établit, un prix conseillé, un prix moyen de la marketplace, un ancien prix..."
Gilles Castaing,président de l'UFC-Que choisir de Saône-et-Loire
Fouiller dans les conditions générales de vente
De telles annonces pourraient donc ne pas correspondre à de réelles réductions de prix au sens où l'entend la loi. Alors comment repérer les vraies bonnes annonces des fausses ? "Il n'y a pas pléthore de solutions", selon Gilles Castaing. "Il faut aller voir les conditions générales de vente."
Ces conditions, on peut généralement les trouver tout en bas de la page d'accueil des sites internet. Si l'on reprend l'exemple d'Amazon, il suffit de cliquer sur le lien pour être redirigé vers une page d'"aide et service client", où l'on trouve le détail du fameux prix de référence.
"Certains sites donnent aussi l'information avec un petit 'i' à côté du prix barré", poursuit le président de l'association en Saône-et-Loire. "Mais l'utilisateur qui veut aller vite va juste regarder le prix barré et le nouveau prix, sans forcément prendre le temps de comparer."
Pour éviter aux consommateurs d'être piégés, l'UFC-Que choisir a, en parrallèle de sa plainte, demandé à la Commission européenne d'interdire tout système de prix de référence autre que celui actuellement en place.