Center Parcs en Saône-et-Loire : pourquoi les élus de gauche veulent-ils voir le projet aboutir ?

Le groupe des élu(e)s de gauche du conseil départemental de Saône-et-Loire lance un appel à l’union pour voir aboutir le projet d’implantation d’un Center Parcs. Le débat public, qui a permis à chacun de s’informer et de s’exprimer, prend fin vendredi 4 septembre 2015.


Que va apporter un Center Parcs en Saône-et-Loire ?

Le projet de création d’un Center Parcs en Saône-et-Loire remonte à 2012. A l’époque, le socialiste Arnaud Montebourg présidait l’assemblée départementale. C’est lui qui avait noué les premiers contacts avec le groupe Pierre & Vacances. Son successeur Rémi Chaintron avait pris la relève.

Les arguments en faveur du projet sont avant tout économiques :
  • les 170 millions d’investissements pour la construction du Center Parcs feront travailler de nombreuses entreprises locales ou régionales du BTP
  • une fois les bâtiments et équipements construits, ce sont 300 emplois directs qui seront nécessaires pour l’entretien des espaces, l’hôtellerie, les activités touristiques, etc.
  • ce Center Parcs est aussi l’opportunité de conquérir une nouvelle clientèle touristique grâce aux nombreux attraits du département : sites touristiques exceptionnels, œnotourisme, tourisme vert, manifestations culturelles…
Autant d’arguments de poids compte-tenu du taux de chômage de 9,7% qui frappe le département.


Qui soutient le projet de Center Parcs ?

Le projet de village de loisirs réunit la classe politique au-delà des clivages de partis.
André Accary, l’actuel président de droite du conseil départemental de Saône-et-Loire, a soutenu le dossier dès le départ. L'élu du camp des Républicains était d’ailleurs au côté d’Arnaud Montebourg le 30 août lors d’un rassemblement de soutien au projet. La concertation est aussi de mise avec le département du Jura, sans oublier le soutien des Régions Bourgogne et Franche-Comté.

Le montage financier retenu ne se traduira pas par un chèque en blanc et ne générera pas de risques financiers, insistent les élus.
"Les collectivités ont choisi de créer une société d’économie mixte permettant de financer les investissements pour construire les équipements collectifs. Le Groupe Pierre & Vacances, responsable de la commercialisation des hébergements, est ainsi engagé envers les collectivités par les loyers qu’il doit acquitter auprès de la Société d’Economie Mixte (SEM) créée », rappellent-ils. Au total, les 15 millions d’euros des collectivités vont générer un investissement total de 170 millions, au profit du département, assurent les élus socialistes, radicaux et divers gauche.


Quels sont les arguments des opposants ?

Les opposants au projet mettent notamment en avant les conséquences environnementales sur ce site boisé bordé par une zone Natura 2000.
Les promoteurs ont prévu 400 cottages répartis sur trois ou quatre hameaux. A ces cottages, s’ajouteraient des zones de loisirs, des structures commerciales et de restauration. Au total, le site accueillerait environ 2 000 personnes, soit l’équivalent d’une ville comme Charolles, ce qui aura un impact sur l’eau et l’assainissement, l’énergie, les déchets…

Oui, ce projet "doit être exemplaire en matière environnementale et lever toutes les obligations liées à l’occupation des sols, aux dispositions de la loi sur l’eau ou encore en matière de protection des espèces", reconnaît le groupe de gauche au conseil départemental de Saône-et-Loire. Celui-ci rappelle que le mot d’ordre de Rémi Chaintron a toujours été "pas de passage en force". C’est pourquoi les élus du Groupe Gauche 71 appellent à une nécessaire union des acteurs publics et privés.


Que va-t-il se passer maintenant ?

Le débat public prévu par la loi a été lancé en avril 2015. Il devait s'arrêter le 20 juillet. Finalement, les débats ont été prolongés jusqu'au vendredi 4 septembre pour permettre à toutes les parties de s’informer et de discuter.

Lors de la dernière soirée, le 4 septembre, les opposants au projet sont arrivés déguisés en "bulles tropicales" tandis que les partisans du projet, en nombre majoritaire, avaient revêtus des tee-shirts verts.


De son côté, le représentant du groupe Pierre et Vacances a expliqué avoir fait évoluer le projet en tenant compte des contraintes environnementales.

Reportage : Fanny Borius et Gabriel Talon
Montage: Charles Morhain
Avec :   Sophie Talabot (collectif "Le Geai du Rousset"), Anthony Decerle (collectif PAT - Parc pour l'Avenir du Territoire), Claude Brevan (présidente de la Commission particulière du débat public), Jean-Michel Klotz (directeur général adjoint Pierre & Vacances)


La prochaine étape va bientôt débuter : des documents vont être élaborés par la Commission nationale du débat public. Ils seront rendus publics. Le groupe Pierre & Vacances aura alors trois mois pour se décider : soit il poursuit son projet soit il jette l’éponge.

Les semaines à venir seront d’autant plus cruciales que tout le monde a en tête la construction du Center Parcs de Roybon, en Isère, qui est bloquée depuis plusieurs mois.
Au mois de juillet, le tribunal administratif de Grenoble a porté un nouveau coup au projet en annulant un arrêté préfectoral relatif à la loi sur l'eau.
Le groupe Pierre & Vacances a annoncé son intention de faire appel. Le projet, lancé en 2007, a déjà fait l'objet de nombreux recours.
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