Le spectacle CoraSon de la compagnie Les Rustines de l'Ange invite le public de Chalon dans la rue à une immersion sensorielle, émotionnelle et physique. Impossible de rester insensible !
C'est dans la cour de l'ancienne banque de France à Chalon-sur-Saône que la compagnie Les Rustines de l'Ange a posé ses valises jusqu'au dimanche 23 juillet. Et ce n'est pas une expression, car dans le spectacle CoraSon, les valises font partie intégrante de la mise en scène.
CoraSon, une bulle sensible au sein de laquelle se retrouvent artistes et public
CoraSon, c'est plus qu'un spectacle, c'est une expérience dans laquelle le public est invité, de manière non tacite, à participer. Un public parfois autour, parfois au centre, mais toujours avec ! Un travail sur l'espace, celui qui nous entoure, mais également celui entre les individus.
Ce travail, on le doit à la metteuse en scène Anne-Laure Gros, qui co-dirige la compagnie avec Séverine Bruniau, fondatrice des Rustines de l'Ange.
CoraSon est une création qui a mis deux ans à aboutir. Durant la première année, les artistes ont travaillé quasiment sans leurs accordéons.
L’idée était de ne pas jouer, de ne pas surjouer pour ressentir les choses et d’être vraiment connecté à soi, à son propre ressenti.
Anne-Laure Gros, metteuse en scène du spectacle CoraSon
L'originalité de ce spectacle, c'est qu'il repose sur l’identité de chacun des artistes. C’est une aventure unique pour cette compagnie car du fait de cette particularité, chaque artiste est irremplaçable : "dans le spectacle, on le voit, c’est faire avec les potentiels de chacun et les valoriser"
Les accordéons prennent leur place après ce travail de corps, de physique et de choeur (cœur ?) "quand on les reprenait, c'était pour explorer comment le son pouvait également prendre l’espace".
CoraSon, la force du chœur
Dans la compagnie, ils sont tous musiciens professionnels, mais pas seulement !
C’est le cas d’Aude, qui a pratiqué la danse et qui évolue dans le spectacle en connexion avec le public : "ce n’est pas une chorégraphie écrite, c’est avoir des espaces de liberté… Ce qui compte, ce sont les états de présence… Être vraiment pleinement là".
C’est sur ce point qu'Anne-Laure Gros insiste et qui fait que la connexion avec les spectateurs s’établit.
Et dans le public, cette part d’inconscient émerge à différents moments du spectacle et pas forcément dans le même timing pour tous. Les yeux se ferment, des larmes apparaissent sans pour autant pouvoir verbaliser ce qui les a déclenchées.
Après la représentation, les échanges entre le public et les artistes sont chargés d'émotion. Un moment de pudeur, de remerciements sincères où les spectateurs peinent un peu à retrouver leurs esprits tant la charge émotionnelle est encore présente. La beauté du spectacle, la musique et ce fil ténu qui nous a relié le temps d'un instant suspendu est difficile à briser.
Le spectacle CoraSon est joué pendant le festival Chalon dans la rue jusqu'au dimanche 23 juillet dans la cour de l'ancienne banque de France à 10h10