Mutilations, sur-traitement, des centaines de patients laissés à l'abandon… Après deux ans d'enquêtes, les magistrats ont procédé aux premières mises en examen dans le dossier des centres dentaires Dentexia qui proposaient des prestations à bas coût.
Dentexia, une organisation "mercantile"
Le réseau Dentexia est aujourd’hui liquidé. Il avait été créé par Pascal Steichen, sous la forme d'une association à laquelle étaient rattachés des centres à Paris, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Colombes (Hauts-de-Seine), Lyon ou Vaulx-en-Velin (Rhône).
Le concept de ces centres dentaires low cost était de rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs.
Pour cela, Dentexia avait des dentistes salariés qui se concentraient sur les soins grâce à l'emploi de nombreux assistants.
Le centre de Chalon-sur-Saône avait ouvert en 2013, avant de fermer en 2016 pour des raisons sanitaires comme les autres structures.
La justice avait alors prononcé la liquidation de l'association Dentexia, en évoquant une organisation "mercantile".
En juillet 2016, une information judiciaire confiée à des juges d'instruction spécialisés avait été ouverte à Paris. A ce jour, l'enquête a recensé 1 553 plaintes de patients qui demandent réparation.
Un grand pas en avant pour les victimes
Un immense pas vient d’avoir lieu avec les premières mises en examen, dont celle de Pascal Steichen, fondateur de Dentexia, jeudi 20 septembre 2018. Cet ancien consultant a été placé en détention provisoire pour plusieurs infractions : "pratique commerciale trompeuse", "tromperie aggravée", "blanchiment en bande organisée", "banqueroute", "abus de confiance", "abus de biens sociaux", "fraude fiscale" et "escroquerie en bande en organisée".
Son épouse a aussi été mise en examen jeudi, notamment pour recels d'escroquerie en bande organisée et de banqueroute.
Le trésorier de Dentexia a également été mis en examen vendredi 21 septembre. On lui reproche notamment des faits de "tromperie aggravée", "pratique commerciale trompeuse", "blanchiment en bande organisée", "fraude fiscale", "escroquerie en bande organisée" et complicité de banqueroute. L’épouse de Pascal Steichen et le trésorier de Dentexia ont tous les deux été placés sous contrôle judiciaire.
Par ailleurs, rappelons que lundi 17 septembre, quatre anciens dentistes du centre Dentexia de Chalon-sur-Saône ont comparu à Dijon à une audience disciplinaire devant le conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes de Saône-et-Loire.
Ces praticiens risquent une sanction pouvant aller de l'avertissement à la radiation. La décision a été mise en délibéré.