L'épidémie de Covid-19 a de nombreuses conséquences sur le fonctionnement de la justice. Ainsi, le très attendu procès du crime de La Clayette
qui devait débuter le 11 mai est repoussé à une date encore inconnue.
Le procès de Valérie B. devant la cour d'assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône ne débutera pas, comme prévu, le 11 mai prochain. Les avocates de la défense confirment ce report en raison de l'épidémie de coronavirus mais aucune date ne leur a, pour l'instant, été communiquée. Pour les conseils de Valérie B. le procès pourrait même être repoussé à l’année prochaine.
Le rappel des faits
Le corps d'un homme de 60 ans, qui était porté disparu depuis plus d'un an, avait été retrouvé lundi 3 octobre 2017 en Saône-et-Loire, à La Clayette. Sa femme avait été placée en garde à vue. Elle avait reconnu les faits et dit qu'elle s'était fait "aider par des proches" pour dissimuler le corps, dont deux de ses enfants qui avaient été mis en examen pour recel de cadavre.
C'est grâce au témoignage de cette femme de 36 ans, Valérie B., que le corps avait été retrouvé dans les bois de la Garenne. Elle avait déclaré que son mari la prostituait, une hypothèse confirmée par le procureur de la République. Elle avait aussi précisé qu'avant de l'épouser, celui qui était alors son beau-père avait été condamné par la justice après avoir eu des relations avec elle lorsqu'elle était mineure. Le couple a eu quatre enfants.
Le tribunal pour enfants de Mâcon a condamné, jeudi 19 décembre 2019, les trois enfants qui avaient aidé à dissimuler le corps de leur père et beau-père à une peine de six mois de prison avec sursis.
Des similitudes avec l'affaire Jacqueline Sauvage
Pour l'avocate de la victime, Me Nathalie Tomasini, il y a des similitudes avec l'affaire Jacqueline Sauvage. Nathalie Tomasini a été elle-même l'avocat de Jacqueline Sauvage. France 3 Bourgogne lui demandait en octobre 2018 : Vous avez été l’avocate de Jacqueline Sauvage. Est-on dans une affaire de ce type ? Est-on dans le procès des violences conjugales ?
"Bien évidemment. Il est évident que les débats devant la cour d’assise porteront sur les notions que nous avons toujours retenues et soulevées : la notion d’emprise et la notion de syndrome de femme battue. Sans préjuger de nos arguments de défense, on peut dire qu’il y a tout de même des similitudes avec l’affaire Jacqueline Sauvage. C’est une nouvelle fois une femme qui vivait dans un foyer conjugal. On ne pouvait pas imaginer qu’elle vivait un tel enfer. Pourtant, c’était le cas." - Me Nathalie Tomasini