Elles se nomment Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. Après avoir défendu Alexandra Lange et Jacqueline Sauvage, ces deux avocates assisteront Valérie Bacot, qui comparaîtra en mai 2020 pour avoir assassiné son mari à La Clayette le 13 mars 2016, après des années de sévices.
En mai prochain, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini défendront Valérie Bacot. Cette femme sera jugée par les assises de Saône-et-Loire pour avoir tué son mari à La Clayette en mars 2016.
Elle s'était ensuite fait aider par deux de ses enfants et le petit ami de sa fille pour dissimuler le cadavre. Tous trois ont été condamnés récemment à six mois de prison avec sursis pour recel de corps.
Le conjoint assassiné était à l'origine le beau-père de Valérie Bacot. Il l'a violée, prostituée et battue pendant de nombreuses années.
Elles défendent les victimes des violences conjugales
Les avocates de l'accusée se sont spécialisées dans la défense des femmes battues il y a dix ans. Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini se sont fait connaître lors de la très médiatique affaire Jacqueline Sauvage, du nom de cette femme qui avait abattu son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012 dans le Loiret.
Pendant des décennies, l'accusée et ses filles avaient subi des violences et des abus sexuels de la part de cet homme. Condamnée à dix ans de prison puis graciée par le président Hollande, Jacqueline Sauvage était devenue le symbole du débat sur la légitime défense préméditée dans le cas de violences conjugales.
Auparavant, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini avait obtenu l'acquittement d'Alexandra Lange par la cour d'assises de Douai. En 2009, cette mère de famille tue son mari d'un coup de couteau alors que celui-ci tentait de l'étrangler. Cela faisait douze ans qu'il la frappait et l'humiliait. Les deux avocates parviennent pour la première fois à faire reconnaitre la notion d'emprise.
L'affaire de La Clayette
Dans l'affaire Valérie Bacot, les deux juristes espèrent une nouvelle fois démontrer le climat de terreur et d'emprise dans laquelle vivait leur cliente. Climat qui expliquerait le passage à l'acte par arme à feu. Valérie Bacot avait été agressée sexuellement par son futur conjoint quand elle avait 12 ans et qu'il vivait alors avec sa mère. Il avait été condamné pour ses faits.
"On est au-delà de tout ce qu'on a pu connaître puisque dans ce dossier nous avons de l'inceste, des viols sur mineurs, de la prostitution, de maltraitance sur elle mais aussi sur ses enfants. Cette femme n'a fait que se défendre d'une mort quasi certaine. Cela aurait pu être elle qu'on retrouve sur une table d'autopsie", plaide Nathalie Tomasini.
Le reportage de G. Talon et P. Chalumeau avec :
- Janine Bonaggiunta, avocate
- Nathalie Tomasini, avocate