Saône-et-Loire : manifestation des salariés d'Aperam contre "l'avenir imaginé par la famille Mittal"

Ce jeudi 22 avril, les salariés de l'aciériste Aperam de Gueugnon (Saône-et-Loire) manifestent contre le projet de réorganisation du groupe. Il prévoit la délocalisation d'une partie de l'activité en Belgique. Le site de Pont-de-Roide (Doubs) est également concerné. 

Ils sont près de 500 à avoir arpenté ce jeudi 22 avril les rue de la commune de Gueugnon (Saône-et-Loire) : salariés de l'usine Aperam ou d'autres sites du groupe, ex-salariés ou familles. Objet de leur inquiétude, l'avenir de l'usine sidérurgique Aperam, "notre usine vieille deplus de 300 ans" comme le revendique un manifestant au mégaphone.

Le groupe Aperam prévoit une réorganisation de ses sites à l'échelle de l'Europe. Près d'un tiers de l'activité du site de Saône-et-Loire, et notamment la production d'inox pourrait être transférée vers Genk en Belgique. Les représentants syndicaux craignent la suppression de 110 emplois sur le site

"Ca fait peur. J’ai envie de garder mon emploi dans cet usine", s'inquiète Dimitri, 25 ans. Opérateur sur une ligne automatisée, il est entré dans l'entreprise à 19 ans. "On voit certaines usines dans le coin qui ont fermé comme la faïencerie à Digoin. Ca n’arrive pas qu’aux autres. Ca peut nous arriver. Ca fait 6 ans que je suis salarié à Gueugnon. Et j’aimerais que ca continue encore… Le plus longtemps possible !"

Pour compenser le départ d'une partie de la production, la direction a annoncé des investissements et l'arrivée d'une autre activité, venue d'un des deux autres sites du groupe, à Pont-de-Roide dans le Doubs. Mais les salariés ne semblent pas y croire. "Avant qu’il ne soit trop tard. Exigeons un avenir solide pour l’usine de Gueugnon, autre que celui imaginé par la famille Mittal" clame un syndicaliste en référence à l'actionnaire majoritaire du groupe.  

Les salariés du site sont en grève depuis un mois. Ce jeudi 22 avril, l'intersyndical CGT-CFDT appelait à manifester au départ de la place des Forges.

Un peu plus tôt dans la matinée, une délégation de salariés était reçue en mairie. Objectif : informer les élus, comme l'explique Sylvain Rameau, secrétaire CGT chez Aperam. "Dans la présentation qui est faite aux élus, il est clairement inscrit que les investissements, on ne les aura qu'une fois que l'on aura supprimé les emplois. Pour nous, cela ne va pas du tout !" Selon le représentant syndical, la baisse du nombre d'emplois pourrait faire passer l'usine sous le seuil de rentabilité. Elle compte aujourd'hui 742 salariés.

180 emplois menacés dans la région?

Le groupe sidérurgique Aperam qui possède 3 sites en Bourgogne Franche Comté (Gueugnon, Pont-de-Roide, Imphy) a prévu de se réorganiser. Une partie de l'activité doit quitter la Saône-et-Loire pour être transférée en Belgique. En compensation, la direction promet que le site de Gueugnon recevra une partie de l'activité de l'usine de Pont-de-Roide dans le Doubs jugée moins compétitive. 30 millions d'euros d'investissements sur les deux sites sont aussi annoncés. Le site bourguignon doit devenir "un centre d'excellence sur des produits à valeur ajoutée" affirme la direction qui dément toute intention de vouloir fermer l'usine.

Sur le site franc-comtois de Pont-de-Roide, ce sont 70 emplois qui pourraient disparaitre, notamment l'activité laminage. 3 millions d'euros devraient être investis sur place pour développer la production d'acier extrafin, nécessaire, notamment dans la production d'hydrogène. 

Contactée, la direction des deux sites refuse de donner un chiffres sur de possibles pertes d'emplois mais son PDG, Lionel Martin, insiste sur les investissements à venir sur les sites. "Le processus d'information, consultation est toujours en cours sur le site de Gueugnon donc je réserve les informations pour nos échanges internes dans ce cadre. Je peux vous confirmer que le CA d'Aperam a validé pour les deux sites une enveloppe d'investissements de plus de 30 M€, ceci en plus des investissements courants et d'obsolescence." Le PDG précise que la transformation  doit se faire sur les deux prochaines années et que les ajustements d'effectifs se feront sans licenciements. 

 

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