Emmanuel Macron a profité de sa visite à Belfort, jeudi 11 février, pour faire des annonces sur le futur du nucléaire français. Un programme réjouissant pour les entreprises du secteur, comme Framatome, qui possède trois sites en Bourgogne. Rencontre avec Alexandre Crétiaux, délégué syndical central de la CFDT Framatome.
Les annonces d'Emmanuel Macron à Belfort, jeudi 10 février, ont provoqué des réactions enthousiastes chez Framatome, qui conçoit des équipements pour les centrales nucléaires.
L'entreprise possède plusieurs sites dans la région, à Saint-Marcel, Le Creusot et Chalon-sur-Saône. France 3 Bourgogne s'est rendue dans celui de Saint-Marcel, où Alexandre Crétiaux, délégué syndical central de la CFDT Framatome et membre du conseil d'administration, a évoqué le futur de l'entreprise.
Comment vous avez réagi aux annonces du président ?
A. C. : De manière plutôt positive, puisque la filière nucléaire attendait une annonce majeure depuis les dernières annonces du président qui n’étaient finalement pas officielles.
Là, le Président de la République a acté de manière plus formelle la relance d’un plan nucléaire sur le périmètre français, sans précédent. Avec la création de six réacteurs nucléaires à l’horizon 2050, et une première construction en 2028. Donc c’est plutôt positif pour toute la filière nucléaire, qui est la troisième filière avec plus de 220 000 salariés, et avec de nombreux sous-traitants.
À quel point êtes-vous concernés par ces annonces, chez Framatome ?
A. C. : On a du travail pour 40 ans. Directement, le carnet de commandes avec 6 EPR va nous permettre d’avoir une visibilité qui va se rapprocher de 2050. Donc c’est un peu inédit d’avoir des entreprises qui avec un carnet de commandes vont produire jusqu’en 2050. Ça donne de la visibilité aux salariés, à notre direction, et ça va permettre de continuer d’embaucher, de monter en compétence et de développer de nouveaux droits pour les salariés.
On est sur du concret puisqu’on le voit aujourd’hui, le débat sur l’énergie s’est invité largement dans la campagne électorale. Le prix de l’énergie explose donc il faut mettre en place des nouveaux réacteurs pour garantir notre indépendance.
Grâce à ces contrats, on va pouvoir faire fonctionner des entreprises de sous-traitance qui vont pouvoir améliorer leur qualité de travail, leurs compétences et leur sûreté et pouvoir embaucher. Ça nourrit vraiment toute la filière nucléaire française.
Est-ce que ces annonces vous rassurent, par rapport à la défiance qui peut exister vis-à-vis du nucléaire ?
A. C. : Ce qu’il faut voir, c’est ce dont on a besoin aujourd’hui en France. Nous à la CFDT on défend le mix énergétique, c’est-à-dire des renouvelables et du nucléaire, une énergie bas carbone sûre et pilotable. Le mix des deux est essentiel pour avoir une indépendance énergétique et à un coût assez réduit.
Sur la défiance, on peut comprendre qu’il y ait des positions pro et anti-nucléaire. Mais ce qui nous dirige dans nos idées, c’est le changement climatique, et ça c’est dès aujourd’hui. On a déjà du retard pour prendre en considération ces changements climatiques et réduire les gaz à effet de serre. Aujourd’hui, le nucléaire répond vraiment à ces aspects, car il s'agit d'une énergie qui est vraiment bas carbone et qui va contribuer à réduire le réchauffement climatique.