Ehpad : faute de vaccination complète, les visites restent limitées.

Malgré la proposition du gouvernement d'assouplir les restrictions de visites dans les Ehpad, Aline Perraudin regrette de ne pas pouvoir voir sa mère plus souvent à la résidence au Lys, à Montceau-les-mines, en Saône-et-loire. Une dizaine de résidents ne sont pas vaccinés. 

Des résidents protégés, mais isolés. "Maman, en 1 an, elle a pris 10 ans" soupire au bout du fil, Aline Perraudin, une habitante de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire. Elle décrit sa mère de 88 ans, comme une femme perdue, victime d’une solitude toujours plus longue et dont la santé décline. Elle l'explique par le manque de visite. "C’est important, pour elle et pour moi, de se voir".

Depuis 1 an, il n’y a plus de câlins, entre elles ou très peu. Les visites sont limitées en période normale, à l'Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad) "Les Lys" de Montceau-les-Mines. Aujourd’hui encore, ces restrictions deviennent insupportables.  


Deux visites au lieu d’une seule

Alors que 80 % des résidents d’Ehpad en France sont déjà vaccinés, le ministère des Solidarités et de la Santé a publié un nouveau protocole sanitaire plus souple, ce vendredi 12 mars. 

Et comme beaucoup de Français, Aline Perraudin l’attendait. Elle se réjouissait de pouvoir rendre visite à sa mère plusieurs fois par semaine.

Problème, selon elle, à Montceau-les-Mines, "les allègements des visites à l’Ehpad n’en sont vraiment pas". Les visites passent au nombre de 2 par semaine (au lieu d’une), avec une sortie en famille par mois pour les personnes vaccinées. Pour elle, c'est loin d'être assez.

Nos parents ne vont pas mourir de la Covid, mais bien de l'isolement.

Aline Perraudin

Avant la pandémie, elle rendait visite à sa mère tous les jours. Sa mère désormais vaccinée, elle ne comprend pas pourquoi elle n’est pas plus libre de la voir. "Elle a reçu sa deuxième injection le 4 février, ça commence à faire long". Au chômage partiel, la Montcellienne assure prendre quotidiennement toutes les mesures nécessaires de son côté. "J'imagine bien que nous ne sommes pas le seul établissement dans ce cas, mais ce n’est pas la peine que le gouvernement annonce des allègements importants si rien n’est fait."

"On est comme une grande surface"

"On a des résidents qui ne sont pas , rappelle Jean-Michel Suignard, directeur délégué de l'hôpital de Montceau, dont dépend l'établissement. Une dizaine sur les 60 résidents. Il faut respecter leur choix et faire en sorte qu'ils ne puissent pas contracter ce virus". Il ajoute que bien que vaccinés, "les résidents peuvent toujours être porteurs". Actuellement, il n’existe pas encore de certitude sur l'absence de transmission du virus par les personnes vaccinées.


Ces visites doivent être prises par rendez-vous et sont limitées à 1 heure. "Si je ne lui file pas le virus au bout de 58 minutes, je ne vais pas lui filer au bout d’1h30", s’agace Aline. Là encore, l’Ehpad assure qu’il s’agit de prendre le plus de précautions possibles. "C’est comme une grande surface, on est obligé d'avoir un certain nombre de personnes au mètre carré. On doit avoir une certaine visibilité des personnes présentes dans l'établissement et faire en sorte que les croisements se fassent le moins possible" répond Jean-Michel Suignard. Mais c'est une mesure qui semble "exagérée" estime Aline, "puisque les visites se font principalement dans les chambres."

Quant à la limitation d’une visite par mois, la logique de précaution reste la même selon le directeur de l’Ehpad. "Ils sont soumis à une surveillance clinique et doivent prendre des précautions supplémentaires à leur retour. Donc si c'est pour qu'ils sortent plusieurs fois par mois et soient isolés dans leur chambre le reste du temps, c’est un peu dommage".


En profiter avant un nouveau confinement

Après la position du gouvernement en faveur d'un assouplissement des règles en Ehpad, Aline Perraudin espérait une bulle d’air pour elle et sa mère et l'occasion de se retrouver. D’autant que les dernières informations sur l’épidémie de Covid l'inquiètent.

J’ai tellement peur qu’on soit reconfiné. J’aimerais être un peu plus avec elle avant.

Aline Perraudin

De son côté, Jean-Michel Suignard tente de rassurer. "On prendra peut-être même moins de risque si on est confiné, puisqu’il y a moins de circulation. Mais je ne suis pas décisionnaire."

En Bourgogne-Franche-Comté, la situation sanitaire reste préoccupante, avec une augmentation du taux d’incidence dans l’ensemble de la région. Quatre départements - le Doubs, l'Yonne, le Jura et la Nièvre - ont dépassé le seuil d’alerte. En Saône-et-Loire, ce taux d'incidence était de 170 cas pour 100 000 habitants. Faute d'assouplissements de mesures dans les Ehpad, rien n'indique en tout cas l'application d'un confinement dans ce département

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