Le souchet comestible reste un tubercule méconnu en France. Mais Carine et Christophe Collot ont choisi de le commercialiser à Chauffailles (Saône-et-Loire). Ils en vantent les qualités et racontent le début de cette aventure gustative.
Pour d'autres pays, c'est une évidence dans l'assiette. L'Espagne et de nombreux états africains cultivent le souchet depuis des millénaires. La fameuse noix tigrée a même été découverte dans certains sarcophages égyptiens.
En France, le souchet est beaucoup plus méconnu. Pour preuve, Carine et Christophe Collot de l'entreprise Énergie Diffusion à Chauffailles (Saône-et-Loire) sont parmi les rares à proposer des produits à base de souchet dans l'Hexagone. "Inexplicable", selon eux, tant ce tubercule semble être porteur de vertus.
D'un produit pour la pêche à des biscuits
Avant de se lancer dans le commerce de cet aliment au printemps 2022, le couple saône-et-loirien l'avait découvert dans un tout autre secteur. "Il y a une vingtaine d'années, Christophe avait participé à la fabrication de produits pour la pêche et il y avait du souchet qu'il grignotait en même temps", se rappelle Carine Collot.
À la base du projet, elle a fait des recherches sur le sujet, en botanique, s'appuyant notamment sur des travaux de chercheurs africains. "J'ai découvert que le souchet avait de nombreuses qualités et permettait notamment de faire des aliments sans gluten, alors j'ai voulu faire des produits avec."
Créée au printemps 2022, l'entreprise Énergie Diffusion vend des biscuits, du granola, du muesli... Sans gluten, le souchet a aussi l'avantage de ne pas provoquer d'allergies, contrairement à des fruits à coques.
En mission pour faire connaître le souchet
Si ce tubercule n'est pas encore très populaire en France, il pourrait bien le devenir selon Énergie Diffusion. "On peut le qualifier de super-aliment, il est riche en fibre, en vitamines, en minéraux et il contient des enzymes très utiles pour le système digestif."
Seul problème : à ce jour, en France, il n'existe pas de culture de souchet. Carine et Christophe font venir les noix tigrées du Niger. "On attend le jour où des producteurs français se décideront à se lancer dans le souchet", souffle Carine qui verrait la chose d'un bon oeil.
Pour l'heure, le couple multiplie les opérations visant à faire connaître le tubercule en se rendant notamment à des salons et des foires. L'idée est aussi d'attirer de potentiels clients afin de pouvoir vivre de cette commercialisation du souchet.