Ce 30 juin, un premier tronçon de la RCEA se transforme en autoroute, l'A79+. 30 kilomètres entre Digoin, en Saône-et-Loire, et Montmarault dans l'Alllier. Avec une nouveauté de taille : il s'agit de la première autoroute de France équipée d'un péage "à flux libre".
Une autoroute payante, mais sans barrière de péage. C'est le projet de la nouvelle A79+, qui doit à terme relier Digoin (Saône-et-Loire) et Montmarault (Allier). 88 kilomètres d'autoroute en 2x2 voies, sur le tracé de l'actuelle RCEA, la route Centre Europe Atlantique, qui doivent entrer en service en octobre 2022.
Ce jeudi 30 juin, les 30 premiers kilomètres de cette nouvelle route sont inaugurés et accessibles aux automobilistes. Pour l'heure, pas besoin de payer. Mais à terme, les 88 kilomètres de l'A79+ seront tarifés, et ce à l'aide d'un système inédit : le tout premier péage "à flux libre" de France. Son prix : "moins de 5€" entre Digoin et Montmarault, promet Axelia.
Sans ticket ni arrêt
Le péage "à flux libre", ou "free flow", qu'est-ce que c'est ? Le principe est expliqué par le concessionnaire de l'autoroute A79+, Axelia. Le péage "à flux libre" ressemble aux portails écotaxes pour les poids-lourds. Pas besoin de s'arrêter ni de prendre un ticket : il suffit de passer sous les détecteurs, à vitesse normale. Pour le paiement, quatre options existent.
- L'abonnement télépéage : le badge bipe lorsqu'on passe sous le portique, comme c'est déjà le cas aux barrières de péages classiques.
- L'abonnement "plaque" : on créé un compte sur internet en renseignant sa plaque d'immatriculation et son RIB, et l'on est prélevé à chaque fois que l'on passe sous le portique.
- Sans abonnement : on peut payer sur internet en carte bancaire, avant, pendant ou après le trajet.
- Sur place : 16 bornes de paiement sont disposées sur les aires, échangeurs et bretelles de l'A79. Cela permet de payer sans passer par internet, soit en carte bancaire, soit en espèces, sur le modèle d'un parking payant.
Selon le concessionnaire Axelia, le péage "à flux libre" permet non seulement de faciliter la vie des automobilistes, mais aussi de protéger l'environnement : "En supprimant l’arrêt et le nécessaire redémarrage des véhicules thermiques aux barrières de péage, ce dispositif contribue à diminuer significativement les émissions de CO2. À titre d’exemple, un poids lourd chargé à 40 tonnes consomme environ deux litres de carburant supplémentaires lors d’un passage en barrière de péage", explique Axelia.
Une nouvelle étape dans la transformation de la "route la plus dangereuse de France"
Ce passage d'une route nationale à une autoroute est une nouvelle étape importante dans l'évolution de la RCEA, devenue tristement célèbre pour sa dangerosité et ses nombreux accidents mortels. En mars dernier, en déplacement en Saône-et-Loire, Jean Castex (encore Premier ministre à l'époque), parlait de "route de la mort". En novembre dernier, un nouvel accident a fait un mort et six blessés. En 2016, 12 Portugais trouvent la mort sur la RCEA. En 2017, un autre accident fait 4 morts et une vingtaine de blessés. Au total, depuis 2008, 130 décès ont été comptablilisés entre Moulins (Allier) et Mâcon (Saône-et-Loire).
Le dossier de la sécurisation de la RCEA, vieux de 30 ans, doit théoriquement trouver son épilogue dans les prochaines années.