La commune de Melay (Saône-et-Loire) se mobilise. Près de 150 personnes étaient rassemblées sur la place de la mairie ce samedi 21 octobre pour faire entendre leur colère. Ils réclament la création d'un arrêt de bus supplémentaire qui permettrait à une jeune collégienne du hameau de Putinat de prendre le bus pour aller au collège sans marcher plusieurs kilomètres.
Il y a quelques semaines, nous vous partagions le combat du jeune Timéo, un habitant de Meulson (Côte-d'Or). Ce collégien de 14 ans devait se rendre dans son établissement scolaire par ses propres moyens. Le bus scolaire, qui passait par son village, ne s'arrêtait pas. À Melay, en Saône-et-Loire, Léane connaît le même sort.
Cette collégienne de 11 ans doit marcher plusieurs kilomètres par jour pour prendre le bus. Une situation qui exaspère ses parents. "Ce qu’on demande, ce n’est pas grand chose. C’est 45 secondes d'arrêt le matin et le soir, sans dévier d’un centimètre le trajet du car. Je suis déçu", avoue Alexis, le père de Léane.
"On nous parle d’écologie, mais on va faire des kilomètres en voiture alors que le bus passe à nos pieds. Aujourd'hui on est obligé de l’emmener à trois kilomètres. On travaille tous les deux donc les horaires ce n’est pas toujours évident. On a des situations où c’est très compliqué pour récupérer notre fille", poursuit-il.
"C'est de l'injustice"
Pour soutenir cette jeune fille de 11 ans, l’épicerie, le bar, le café ont baissé leur rideau. Les routes du village sont barrées et les habitants ont fermé leur fenêtre. Sur la place de la commune, plus d’une centaine d'habitants s'est rassemblée en soutien à la famille de Léane, et pour manifester leur colère.
"On ne comprend pas cette décision débile. Le bus passe devant chez eux, pourquoi il ne peut pas s'arrêter ? Il n'y a aucun problème pour qu'il s'arrête. C'est sur une petite route, il n'y a pas de danger. On se sent lésé parce qu'on habite à la campagne. C'est de l'injustice", assure un voisin de village.
Carton rouge pour Michel Neugnot
Lors de ce rassemblement, les habitants ont adressé un carton rouge à Michel Neugnot, vice-président à la région Bourgogne-Franche-Comté et en charge des transports. Les élus présents en masse dénoncent un mépris de la région de sa part.
Jean-Claude Ducarre, le maire de Melay, ne cache pas sa colère quant à cette situation. "Il y a une absence d'écoute, le mépris, la méconnaissance des réalités de la ruralité. On demande une minute d’arrêt, ça ne coûte pas un centime et c’est pour garantir la sécurité d’une collégienne. Cette décision crée un sentiment de défiance vis-à-vis des élus."
La Région ne fléchit pas
À Meulson, les élus étaient également montés au créneau pour manifester leur mécontentement en soutien à Timéo, qui ne pouvait pas compter sur le bus pour se rendre au collège. Un arrêt avait alors rapidement été créé dans la commune.
À voir si la situation va se répéter pour Léane et le village de Melay. Pour l'heure, la Région déclare qu’il existe déjà beaucoup d’arrêts pour desservir la commune et les alentours. "Je comprends la demande de la collégienne et du maire. Si on additionne toutes les demandes de ce type, ça devient ingérable. Il y a actuellement dans une commune de 1 000 habitants dix arrêts pour les collégiens. On ne peut pas en mettre un de plus car accepter ici c’est accepter partout la même chose", réagit Michel Neugnot, au micro de France 3 Bourgogne.
- Reportage avec Yacine Arbaoui