Un an et demi après le meurtre d'Emma, 13 ans, à Clessé (Saône-et-Loire), le procès à huis clos du meurtrier présumé se poursuit à Mâcon. Le petit ami d'Emma avait avoué les faits, mais l'avocat de la famille de la victime, maître Patrick Uzan, accuse le collège d'avoir une part de responsabilité dans ce drame.
Ce 19 septembre marquait le deuxième jour du procès autour du meurtre d'Emma, au tribunal judiciaire de Mâcon. Cette deuxième journée était consacrée à l'étude de la personnalité de l'accusé, et de nouveaux éléments pourraient également mettre en cause le collège.
Au micro de France 3 Bourgogne, Patrick Uzan, l'avocat de la partie civile, a affirmé que l'établissement scolaire pourrait avoir sa part de responsabilité dans ce drame.
"Sa mort tient d'une défaillance grave du système scolaire"
"Nous avons appris que la mort d'Emma tient aussi d’une défaillance grave du système scolaire. Le parcours du mis en cause était émaillé d'accidents scolaires, assez sérieux. En janvier 2022, le mis en cause avait fait l'objet d’un signalement par conseil régional à raison de graves problèmes de comportement", raconte-t-il.
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Car lors de cette deuxième journée, un travail a été mené par deux experts pour comprendre la personnalité de l'accusé. Et les résultats révèlent des troubles de la personnalité psychotique.
"Ces graves problèmes de comportement ont été relayés jusqu’au collège où la victime et le mis en cause partageaient la même classe de 4ème", poursuit maître Patrick Uzan. "Pire encore, l'encadrement scolaire savait que le mis en cause et la petite Emma entretenaient une relation de flirt. La question est de savoir si l’encadrement scolaire n'aurait pas manqué l’occasion d’informer la famille d’Emma de cette relation difficile avec le mis en cause."
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"Savoir ce que le collège a su au moment des faits"
Des nouveaux éléments qui pourraient avoir une forte incidence sur le reste. Maître Patrick Uzan est bien décidé à aller jusqu'au bout de cette piste. "À l'issue de ce procès, dès lors que j’ai la confirmation de ce que nous suspections depuis les prémices de ce drame, je vais interpeller le ministre de l'Éducation nationale, avec une mission d’inspection de ce collège", assure-t-il.
"Il faut savoir ce que ce collège a su à ce moment-là et ce qu'il a manqué de dire à la famille. Parce que là, si la famille avait été informée, et compte tenu de l'extrême bienveillance qu'ils avaient pour leur enfant, il l‘aurait mis en garde."
Maître Patrick UzanAvocat de la famille de la victime
Les parents de la victime ont par ailleurs assuré qu'ils n'étaient pas au courant des troubles de personnalité de l'accusé. "On ne savait pas. Pour moi, c'était un copain de classe et une amourette. Notre fille n'avait rien évoqué quant aux soucis."
Le suspect est en détention provisoire depuis sa mise en examen, et encourt 20 ans de réclusion criminelle.