En juin 2022, le corps d'Emma, une adolescente de 13 ans, était retrouvé dans le village de Clessé, en Saône-et-Loire. Son petit ami était rapidement passé aux aveux. Un an et demi après les faits, le procès s'ouvre ce lundi 18 septembre à Mâcon, à huis clos.
C'est une affaire bouleversante qui va être jugée ce lundi 18 septembre à Mâcon. Le 9 juin 2022, le corps d'Emma, une adolescente de 13 ans, est découvert à Clessé, en Saône-et-Loire. Son petit ami de l'époque a rapidement avoué les faits.
Le procès se tiendra au tribunal judiciaire de Mâcon et doit durer trois jours, à huis clos. Maître Amélie Gemma défendra l'accusé, âgé de 15 ans. L'avocat de la partie civile est maître Patrick Uzan. à son arrivée au tribunal, ce lundi 18 juillet, il a déclaré que "la famille attendait un mot de pardon [du mis en cause], pas d'excuse".
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Une victime poignardée à une dizaine de reprises
Le 9 juin 2022, des habitants de Clessé découvrent le corps d'Emma sans vie, derrière l'école du village. "Une scène macabre, une scène de crime, comme on voit dans les films. Ce sont des images très violentes."
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La victime a un couteau planté dans le cou. Elle a été poignardée à une dizaine de reprises. Son petit ami, aussi âgé de 14 ans, est interpellé au collège quelques heures après la découverte du corps sans vie.
Le garçon passe vite aux aveux : "Il avait placé ce couteau dans sa manche et après avoir discuté quelques instants avec elle, il lui a porté trois coups de couteau dans la gorge. Elle a tenté de fuir. Il l’a rattrapée, a tenté de l’étrangler puis a porté de nouveaux coups de couteau", affirmait l'ancien procureur de la République de Mâcon, Eric Jallet.
Ce drame a placé ce petit village de 800 habitants au coeur de l'actualité nationale. Quelques jours après les faits, 800 personnes se sont rassemblées pour une marche blanche.
"Il disait s’être entraîné au maniement du couteau"
Suite à ces déclarations, le parquet de Dijon avait annoncé ouvrir une enquête pour assassinat, avec préméditation. Jusqu'alors, le jeune homme de 14 ans n'était pas connu des services de police ou de gendarmerie. "Ses amis expliquent que ce garçon avait eu des paroles inquiétantes par le passé, évoquant le fait de tuer quelqu’un et notamment sa petite copine. Ils avaient pris ça pour de l’humour noir et ne l’avait pas pris au sérieux, tout en étant inquiets", expliquait le procureur de la République.
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Pour cerner les motivations du suspect et confirmer le scénario, des examens psychiatriques avaient été réalisés concluant "à une altération importante du discernement, sans abolition, le rendant accessible à ce stade à une sanction pénale".
Le lendemain du drame, un communiqué de presse envoyé par le procureur de la République avait révélé de nouvelles informations troublantes : "De nouvelles auditions du gardé à vue ont eu lieu, mettant en évidence une volonté du jeune homme de tuer. Il pensait que son acte pouvait être facilité par le fait que la victime l’aimait. Il disait s’être entraîné au maniement du couteau. Il décrivait les coups portés avec précision".
Le suspect est en détention provisoire depuis sa mise en examen. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.