Le 28 septembre 2022, Louis Arnaud, originaire de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), était arrêté en Iran lors d'une simple fête d'anniversaire. Un an plus tard, son père se bat toujours pour sa libération. Rencontre.
366 jours de calvaire pour Louis Arnaud. Arrêté en compagnie de plusieurs amis, alors que le pays était en proie à de violentes manifestations, le jeune homme originaire de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) est détenu à la prison d'Evin de Téhéran, en Iran.
Ses parents n'ont, depuis, cessé de se battre pour sa libération. Alors qu'une manifestation de soutien est organisée demain, samedi 30 septembre, à Paris, son père Jean-Michel s'est confié à France 3 Bourgogne.
Un an après l'incarcération de votre fils, comment allez-vous ?
Jean-Michel Arnaud : Ce n’est pas facile tous les jours, loin de là. Par contre, je suis resté combattif, parce qu’il faut l’être pour lui. Quand il m’arrive de l’avoir au téléphone, il me demande d’être fort, de tenir le coup, parce que c’est comme ça qu’il me connaît.
Vous avez régulièrement votre fils au téléphone ?
J.-M. A. : On l’a régulièrement. Ça peut être une fois par semaine. C'est généralement ça depuis deux mois. Ses conditions de détention se sont améliorées depuis qu’il a quitté le département des prisonniers politiques.
Dans quel état d'esprit se trouve-t-il ?
J.-M. A. : Il nous dit qu’il va bien, qu’il supporte sa détention. Mais il faut relativiser ce qu’il peut dire. De un, il doit vouloir nous protéger, pour ne pas trop nous inquiéter. Et puis il doit puiser de façon considérable dans son énergie psychique pour faire en sorte que le moindre petit événement du quotidien soit pris du bon côté, et que ce soit quelque chose qu’il puisse apprécier plutôt que de se morfondre dans son coin.
"On reste toujours assez discret avec lui. On ne veut pas qu'on puisse se servir de nos conversations contre lui."
Jean-Michel Arnaud,père de Louis Arnaud
Mais cet état d’esprit, à supporter la détention, combien de temps ça va durer ?
Est-il au courant de la mobilisation ?
J.-M. A : On essaie de lui transmettre toutes les actions qu’on peut mener pour lui. On reste toujours assez discret avec lui, cela dit. Les communications sont sûrement enregistrées, on ne veut pas qu’on puisse s’en servir contre lui.
Les autorités françaises vous aident-elles ?
J.-M. A : Les autorités françaises sont très actives. Je leur fais tout à fait confiance. Le rassemblement qu’on organise n’est pas du tout revendicatif par rapport à leur action.
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C’est leur soutien qu’on recherche, plutôt que montrer qu’on pense qu’ils ne font pas assez. On est très soutenu. Les autorités sont vraiment à l’écoute.
Vous avez bon espoir qu'il sorte ?
J.-M. A. : Évidemment. On sait qu’il sortira un jour, mais quand ? Un an, c’est long. Plus, c’est encore pire. Il faut aussi penser à sa sortie, sa réintégration. Plus le temps passe, plus ce sera dur.