Plus de 300 salariés du groupe nucléaire ont manifesté en Saône-et-Loire mercredi 9 mars 2016. Ils protestent contre le projet de loi Travail et le plan de départs volontaires qui est en cours. Areva, qui possède plusieurs sites en Bourgogne, est en grande difficulté.
Quelle est la situation du groupe Areva en Bourgogne ?
Le groupe Areva est en pleine restructuration. L’ancien fleuron du nucléaire français a annoncé qu'il allait supprimer 2700 emplois en France d'ici à 2017.En Bourgogne, cela devrait se traduire par une baisse de 11% des effectifs.
Le groupe nucléaire emploie 2 300 salariés sur ses trois sites de Saône-et-Loire : Chalon/Saint-Marcel (qui fournit des équipements lourds aux centrales nucléaires) et Creusot Forge (qui est spécialisé dans la fabrication de pièces forgées, moulées et usinées en acier).
Le solde des postes qui seraient supprimés concernerait respectivement 175 postes à Saint-Marcel, 81 postes à Chalon Services et 71 postes au sein de Creusot Forge, où du chômage partiel est prévu à partir du mois d’avril.
Pourquoi les syndicats sont-ils inquiets ?
"Depuis l’annonce des suppressions d’emplois afin de rassurer les investisseurs potentiels, rien n’a été fait pour améliorer la situation industrielle du groupe. Bien au contraire“, déplore la CGT.“La situation de notre établissement et de notre groupe a continué ces derniers mois à se détériorer et nous ne partageons pas non plus "la confiance" de notre direction locale sur l’application de son Plan de Départ Volontaire."
Areva a accusé une perte nette de 2 milliards d'euros en 2015. C’est son cinquième exercice consécutif dans le rouge en raison de provisions supplémentaires liées au chantier de l'EPR en Finlande (OL3) et de dépréciations dans un contexte de marché dégradé.
Un mouvement de grève a eu lieu sur le site Areva de Saint-Marcel mercredi 9 mars 2016. Les syndicats ont choisi cette journée de grogne nationale pour dénoncer les restructurations et les baisses d'effectifs annoncées dans le groupe nucléaire.
Intervenants :
Laurent Roussel, délégué syndical CGT. AREVA Saint-Marcel
Patrice Di Ilio, directeur du site AREVA à Saint-Marcel
Montage : Carlos Zappalá
Intervenants : Laurent Roussel, délégué syndical CGT. AREVA Saint-Marcel // Patrice Di Ilio, directeur du site AREVA à Saint-Marcel
Pourquoi les démissions se multiplient-elles ?
Un mouvement de grève a été organisé mercredi 9 mars 2016 à l’occasion de la journée d’action nationale contre le projet de réforme du code du travail.A l’appel d’une intersyndicale, le site de Saint-Marcel (qui compte 870 salariés) a été bloqué dès 3 heures ce matin. L'équipe de l'après-midi a pris le relais, puis celle du soir. Les syndicats tablaient sur la mobilisation de 700 à 800 salariés sur la journée au cours de ce mouvement de grève de 24 heures reconductible.
"On croit en notre établissement, on croit à l’avenir de Saint-Marcel et on se sent délaissés par la direction générale", déclare Laurent Roussel, délégué syndical CGT à AREVA Saint-Marcel.
Les démissions qui se multiplient à des postes clés du groupe inquiètent les salariés. Il y en a eu une quinzaine sur le seul site de Saint-Marcel.
"On a quelques démissions", reconnaît Patrice Di Ilio, le directeur du site. "Mais, on a mis en place une gestion des emplois et compétences pour transférer les compétences et garantir la pérennité du site", assure-t-il.
Bernard Fontana, directeur général d’Areva Nucléaire Power, est attendu à Saint-Marcel jeudi 10 mars.