En Bourgogne, de nombreux territoires peinent à attirer les médecins. Marcigny, une petite commune de Saône-et-Loire, a, elle, réussi. Mais la praticienne en question, venue d'Espagne, ne peut toujours pas exercer des mois après son arrivée.
Les habitants du Brionnais se souviennent sûrement d'une époque, pas si lointaine, où Marcigny (Saône-et-Loire) disposait de cinq médecins. Les choses ont bien changé, depuis : deux praticiens sont partis en retraite, un autre a quitté le territoire. Une situation qui met en tension le secteur médical de cette commune de 1 700 âmes, située dans le sud du département.
Pour y faire face, la communauté de communes est entrée en contact avec un cabinet de recrutement. L'idée : inciter des médecins à venir s'installer à Marcigny, qui doit bientôt se doter d'une toute nouvelle maison de santé. Et le projet fonctionne. Une femme d'une cinquantaine d'années, auparavant médecin en Espagne, a rallié ce petit coin de Bourgogne en août 2023. Tout est bien qui finit bien ?
Pas vraiment. Car les choses sont au point mort. "La médecin dont il est question est née en Espagne, mais elle a commencé à exercer au Venezuela", explique Jean-Claude Ducarre, vice-président de la communauté de communes chargé de la santé. "Or, à cause de ce séjour, elle doit d'abord passer devant une commission spéciale avant de pouvoir exercer en France."
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Contacté, le conseil départemental de l'Ordre des Médecins de Saône-et-Loire précise que les médecins détenteurs d'un diplôme non-européen doivent, avant tout, faire valider leur sésame par le conseil national de gestion (CNG). "Il s'agit de la procédure de reconnaissance des médecins en France", ajoute le conseil de Saône-et-Loire.
"On est dans le flou total"
Mais cette validation tarde à se faire. Le dossier a été créé en janvier 2023... il y a presque un an. "Et la seule nouvelle qu'on a eue depuis, c'était il y a quelques jours, quand elle a reçu un accusé de réception signalant que son dossier était complet", soupire Denis Prost, président de la communauté de communes. "Mais nous ne savons toujours pas quand elle passera devant la commission. On est dans le flou total."
"Pour la population, c'est embêtant : tout le monde se demande quand la nouvelle médecin pourra les soigner."
Denis Prost,président de la communauté de communes de Marcigny
Pourquoi la procédure prend-elle autant de temps ? Du côté des élus, on y voit peut-être une "forme de prudence de la part des autorités", après d'autres affaires qui ont eu lieu dans le département. Pourrait-il vraiment s'agir d'un contrecoup de l'affaire Samantha Avril, la fausse médecin de Montceau-les-Mines ?
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Le conseil national de gestion, que nous avons sollicité, n'a pour l'heure pas donné suite à notre demande.