Saône-et-Loire : un projet de site d'enfouissement d'amiante fait polémique à Mont-Saint-Vincent

Ce lundi 12 juillet, un conseil municipal électrique s'est tenu dans la commune de Mont-Saint-Vincent (Saône-et-Loire). L'objet de cette réunion : un projet d'enfouissement de déchets d'amiante dans la carrière de la commune. Soixante habitants se sont mobilisés pour protester.

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Le conseil municipal de Mont-Saint-Vincent (Saône-et-Loire) a fait l'objet d'échanges tendus le 12 juillet. Les élus se réunissaient pour débattre du projet d'implantation d'un site d'enfouissement d'amiante dans la carrière de la commune. 

Au coeur des tensions, l'attribution par la mairie d'une servitude par acte notarié. Cette démarche permettrait à l'entreprise en charge du projet, de poursuivre l'instruction du dossier auprès de la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) et en préfecture. 

Le maire s'explique 

Jean Girardon, maire de Mont-Saint-Vincent, précise : « nous ne cautionnons pas ce projet » martèle-t-il. Selon lui, l'objectif de ce conseil municipal était avant tout, de voter l'attribution de cette servitude et l'ajout d'une clause suspensive. Par ce biais, le maire veut conserver un droit d'opposition au projet. Autant de termes et de conditions juridiques que l'élu a expliqué aux habitants mobilisés. 

« La décision que l'on prend ce soir est de continuer ce que l'on a entrepris depuis le début du processus : laisser avancer les procédures, sans cautionner les projets » justifie-t-il. Après un passage au vote, les deux décisions seront mises en place. Il y a eu cinq votes blancs. 

Selon Jean Girardon, la DREAL n'a cependant pas encore rendu son avis sur la faisabilité de ce projet, ni ouvert d'enquête publique. Il insiste sur l'obligation pour l'entreprise d'obtenir une autorisation de la commune et de la préfecture. Il annonce vouloir organiser une consultation des habitants pour les associer à cette décision. 

Un conseil sous haute tension

Plus de soixante habitants, opposés à ce projet, se sont mobilisés lors de la séance du conseil municipal. Pour eux, l'attribution par acte notarié de ce terrain serait synonyme de validation du projet par la mairie. 

Cathie Barbouaron est présidente de l'association "Préserver Saint-Vincent et ses alentours". Selon elle, les explications du maire ne sont qu'un écran de fumée : « il détourne le sujet de manière à faire signer son document » dénonce-t-elle. 

On nous emmène dans une direction où je ne veux pas aller.

Claudine Maréchal, adjointe au maire

Claudine Maréchal, adjointe au maire, a également souhaité exprimer des doutes. « Nous n’avons eu à ce jour au conseil municipal, aucun débat de fond, et à aucun moment il ne nous a été demandé de nous positionner, mais plutôt d’adopter une attitude de neutralité » rapporte-t-elle, quelques minutes avant de démissionner de sa fonction. Elle s'explique peu après : « on nous emmène dans une direction où je ne veux pas aller » confie-t-elle. Selon l'adjointe, il reste des "zones d'ombres" dans le projet.

L'inquiétude des autres communes

Des communes voisines expriment leurs craintes face à ce projet. Christelle Jandot, maire de Genouilly (Saône-et-Loire), ne cache pas son opposition. « Le conseil municipal s'est positionné contre le projet. Je pense que l'on a pas assez d'éléments pour connaître l'impact à long terme » rapporte-t-elle. Un hameau de sa commune pourrait être impacté en cas de pollution, via une source venant de Mont-Saint-Vincent. 

L'entreprise répond

Contactée, l'entreprise Rougeot, en charge du projet, corrobore les éléments énoncés par le maire de Mont-Saint-Vincent. « Dans le cadre du dossier, la DREAL demande de justifier de la maîtrise foncière. On est sur des terrains qui pour certaines parties appartiennent à la commune » explique Marie-Françoise Roussel, directrice technique pour l'entreprise. Selon elle, le dossier ne peut pas être instruit sans cette pièce. La commune pourra toujours par la suite bloquer le dossier : « ils ont d'autres recours, puisque Monsieur le maire s'est engagé à faire un référendum à la fin de l'année. 

On se limite à l'amiante liée, qui est palettisée et qui fait partie des déchets non-dangereux.

Marie-Françoise Roussel, directrice technique à l'entreprise Rougeot

Concernant l'amiante, l'entreprise Rougeot se veut rassurante : « on se limite à l'amiante liée, qui est palettisée et qui fait partie des déchets non dangereux. Le casier est monté de telle sorte que si demain il y a une autre technique économiquement viable de traitement de ces déchets, on puisse aller les chercher. » Selon Marie-Françoise Roussel, ces déchets ne seraient donc pas endommagés lors du processus, qui se veut "réversible". 

L'amiante, cette matière naturelle très utilisée pour l'isolation, soulève de nombreux problèmes écologiques et de santé depuis plusieurs années. 

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