Saône-et-Loire : 45e Fête de la Rose, preuve de la fin du parti socialiste ?

La 45e édition de la fête de la Rose se tenait dimanche 27 août 2017 à Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg n’est pas intervenu et les participants étaient dix fois moins nombreux qu’en 2016.

Arnaud Montebourg qui vient juste déjeuner avec Boris Vallaud, c’est l’image de cette 45e édition de la Fête de la Rose a eu lieu, dimanche 27 août 2017, Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire.
 



On est loin du faste des éditions précédentes, entre cent et deux cents personnes y ont assisté, contre 4 000 en 2016, preuve d’un parti socialiste en déroute après la présidentielle de 2017.

Moins de monde, moins de journalistes… mais la base résiste toujours et y croit encore. L’objectif aujourd’hui est avant tout de reconstruire le parti.
 

 


Rassemblement


Pour les « besoins de gauche », les regards se tournent vers Boris Vallaud, le député des Landes et porte-parole du groupe « Nouvelle gauche » à l’Assemblée nationale, qui veut avant tout rassembler et qui ne se retient pas de critiquer le nouveau gouvernement en place.

« Ce n’est pas être moderne que de brûler tout ce dont on a cru, d’effacer les traces de conquêtes sociales comme le fait le gouvernement, d’abolir l’histoire pour emprunter le chemin d’un libéralisme à bout de souffle », accuse-t-il.
 


Pas de discours d'Arnaud Montebourg


Les invités d’honneur, Cécile Untermaier, députée PS de la 4e circonscription de Saône-et-Loire, Jean-Christophe Picard, président de l’organisation non gouvernementale ANTICOR spécialisée dans la lutte contre la corruption et Boris Vallaud, député des Landes, porte-parole du groupe Nouvelle Gauche, sont arrivés vers midi pour un déjeuner champêtre.

De son côté, Cécile Untermaier, députée PS de la 4e circonscription de Saône-et-Loire, s’est inquiétée dans son discours de la future réforme institutionnelle : « le choix des ordonnances est un mauvais mode de gouvernance », a-t-elle martelé.




Arnaud Montebourg, la star habituelle de la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse, n’a fait aucune déclaration ou discours malgré les encouragements des militants. Une première lors de cet événement qu’il a lui-même rendu célèbre.

L’organisation de cette fête malgré la fragilité du PS montre tout de même que dans la Bresse, la gauche résiste encore.





Un reportage de Romy Ho-A-Chuck, Éric Debief, Nicolas Tupinier et Laurence Crotet-Beudet.

Intervenants :

- Denis Lamard, conseiller régional PS - Organisateur de la fête de la Rose
- Boris Vallaud, député des Landes - Porte-parole de la nouvelle gauche
- Cécile Untermaier, députée de Saône-et-Loire - Nouvelle Gauche


Qui est Boris Vallaud, l'invité d'honneur de la Fête de la Rose ?


Longtemps à la manœuvre dans l'ombre, y compris à l'Elysée, Boris Vallaud, élu député des Landes en juin et rare révélation PS, veut désormais faire entendre la voix d'une gauche qu'il a "dans les tripes".

Invité dimanche de la traditionnelle Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, Boris Vallaud revient dans son autre chez lui, la Saône-et-Loire, où il a formé avec Arnaud Montebourg un "tandem plutôt bien assorti", en tant que directeur général des services d'un département dirigé par le ténor du PS.

"C'est ce que j'ai fait de plus intéressant jusque-là dans ma carrière", assure-t-il à l'AFP, en rappelant les "grandes difficultés financières" de la collectivité à son arrivée.

Le mari de l'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem restera quatre ans en Bourgogne (2008-2012), avant de suivre Arnaud Montebourg au ministère de l'Economie, comme directeur de cabinet.




A Frangy, M. Vallaud compte évoquer "les chemins" que la gauche socialiste "peut commencer à explorer". "Je ne prétends à rien mais je réfléchis en liberté", insiste celui qui exhorte à "résister à la pente libérale, à ces fausses nouveautés qui masquent de vieilles recettes" appliquée selon lui par Emmanuel Macron.

La trajectoire de M. Vallaud, âgé de 42 ans, a plusieurs fois croisé celle du chef de l'Etat, son condisciple à l'Ena, promotion Sedar-Senghor (2002-2004). Mais quand M. Macron s'est destiné à l'Inspection générale des finances, M. Vallaud a pour sa part fait ses valises pour Mont-de-Marsan et sa préfecture.

"Boris avait obtenu un bon classement de sortie qui aurait pu lui permettre d'intégrer un ministère, mais je ne suis pas surpris qu'il ait choisi le corps préfectoral : ça lui ressemblait d'être dans l'action et la responsabilité immédiates", témoigne Gaspard Gantzer, ancien conseiller communication de François Hollande à l'Elysée et camarade de promo.

"J'aurais pu aller au ministère de l'Emploi et ne plus jamais voir un chômeur en vrai. Mais je voulais tout de suite prendre la mesure des choses", confirme M. Vallaud, qui a ensuite succédé à M. Macron comme secrétaire général adjoint de l'Elysée (2014-2016).

Ceux qui l'ont côtoyé louent ce "gros bosseur", sa "maîtrise technique des dossiers" mais surtout sa faculté à entretenir au travail des "relations d'écoute".

"A Bercy, Boris participait à l'animation globale, il apportait une touche humaine", souligne l'économiste Mathieu Plane, à l'époque conseiller d'Arnaud Montebourg. "Il a une capacité énorme à gérer une pression importante, sans compter la nécessité à l'époque d'absorber la forte personnalité d'Arnaud Montebourg", se souvient-il.

Laurent Civel, son directeur de campagne aux législatives, apprécie autant son "humour teinté d'ironie, assez british" que sa "gentillesse, sa proximité avec les gens: ce n'est pas le technocrate affreux".




Investi dans la circonscription d'Henri Emmanuelli, figure tutélaire décédée en mars, M. Vallaud "est allé chercher la victoire avec les dents" dixit M. Civel. M. Vallaud explique qu'"un faisceau convergent de choses" l'ont poussé à se présenter pour la première fois au suffrage, lui qui n'avait "même jamais été délégué de classe, vous imaginez le pas franchi".

"Déjà, Henri Emmanuelli m'en avait parlé. Il y avait la montée du FN, l'irruption du racisme dans ma vie personnelle", glisse-t-il. "Et puis je voyais l'état de la gauche que j'ai dans les tripes. Je ne me sentais pas de rester planqué", insiste-t-il.

Deux mois après sa prise de fonctions, le député se dit surtout "frustré par l'espace laissé au parlementaire, a fortiori quand il est dans l'opposition et qu'il doit affronter une majorité qui n'écoute personne".

Il semble trouver son plaisir dans les Landes, d'où sa famille est originaire "de toute éternité" et où il entend être "un député qu'on peut attraper lors de manifestations sportives, d'événements".

A Paris, il pourrait toutefois peser avec toute une génération de quadras désireuse de refonder le PS, loin des "histoires de courant", qui ont "toujours ennuyé" celui qui ne s'est encarté que l'an passé.





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