À Simandre, au nord de Tournus (Saône-et-Loire), une série d'incendies pose question. En trois mois, trois exploitations agricoles ont brûlé, dont une touchée deux fois. Un incendiaire est-il à l'œuvre ?
Qui en veut aux agriculteurs de Simandre, dans la Bresse ? Dans ce village de 1 700 habitants, à une dizaine de kilomètres de Tournus (Saône-et-Loire), trois exploitations agricoles ont été victimes d'un incendie. L'une a même subi deux départs de feu. Le dernier en date : mardi 26 septembre, vers 23 heures. Xavier Janniaux a perdu la quasi-totalité de ses 400 tonnes de fourrage qu'il réservait pour l'hiver.
Tous sont persuadés qu'il s'agit d'incendies criminels
"Le foin était empilé là, sur cinq hauteurs de bottes, et sur toute la longueur du bâtiment", explique l'agriculteur. Il était destiné à ses vaches laitières et allaitantes. Les dégâts matériels sont conséquents, mais le pire a été évité de peu : les parents de Xavier habitent en effet dans le logement attenant. Ils ont pu sortir à temps.
"Lorsque mon père est sorti et a entendu les premiers bruits, le feu était déjà sur les trois faces du foin, enflammé en totalité." Xavier et sa famille n'imaginent pas un seul instant que le feu ait pu prendre de manière accidentelle.
"C'est du jamais vu. C'est quelqu'un qui a mis le feu, il n'y a pas à se poser de question."
Xavier Janniauxéleveur à Simandre
Des soupçons d'autant plus forts que l’éleveur n’est pas le seul touché par un incendie suspect. Avant Xavier Janniaux, il y a eu Stéphane Galopin, céréalier, en juin dernier. "Quand mon frère et mon neveu sont arrivés sur les lieux de l'incendie avant moi, ils se sont dit : bon, ben c'est le tracteur qui a pris feu, quoi." Mais cette première hypothèse est mise à mal par l'expert mandaté pour l'assurance.
"Quand le cabinet d'expertise est venu, il a mis hors de cause le tracteur. En fait, il était intact. Donc, il ne reste plus que la piste criminelle..."
Stéphane Galopincéréalier à Simandre
Parmi les autres habitants, l'inquiétude est palpable. "Là, ce sont des agriculteurs qui ont été ciblés sur trois exploitations, mais on sent cette psychose qui commence à grandir", confie Christophe Galopin, le maire (sans étiquette) de Simandre. "Tout le monde commence à être inquiet et se dit : quelqu'un pourrait mettre le feu chez moi."
Contactée, la gendarmerie indique à France 3 que la cellule d’identification départementale s'est rendue sur place pour effectuer des analyses plus poussées. L’enquête est confiée à la brigade de recherches de Louhans. La piste criminelle est également privilégiée par les enquêteurs.
► Avec Alexandre Baudrand et Anthony Borlot