Ce mercredi 25 septembre a débuté le 130ᵉ congrès national des pompiers à Mâcon (Saône-et-Loire). À cette occasion, France 3 Bourgogne revient sur les nombreuses idées reçues autour du métier de soldat du feu. Des stéréotypes qui entraînent des difficultés pour recruter.
"C'est trop dur physiquement, on passe son temps à la caserne, la formation est trop longue, on se fait caillasser à chaque intervention..." Ces clichés, cela fait des années qu'ils collent à la peau du métier de pompier.
Des idées reçues qui freinent le recrutement, notamment chez les sapeurs-pompiers volontaires. "Le gros problème, c'est le manque de disponibilité en journée dans les zones rurale", précise Philippe Demousseau, lieutenant colonel et chef du groupement de la communication en Saône-et-Loire. "L'objectif, c'est de travailler avec les employeurs pour libérer les salariés. Moins on aura de secours rapidement sur les lieux d’intervention, plus ce sera un problème."
Le 130ᵉ congrès national des pompiers se déroule à Mâcon cette année. 50 000 visiteurs sont attendus du 25 au 28 septembre. Une occasion en or pour mettre la lumière sur les pompiers, susciter des vocations... Et déconstruire certains clichés.
C'est un métier de sportif
Philippe Demousseau : On ne cherche pas des sportifs. On n’est pas l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Les pompiers ne doivent pas être sportifs, il faut une bonne condition physique, mais ce n’est pas ce qu’on recherche.
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Il faut être apte physiquement. C’est à la portée de n’importe qui entre 16 et 55 ans. Il ne faut pas forcément être jeune et musclé pour devenir sapeurs-pompiers volontaires.
C’est un métier de garçon
P.D : On a 25% de femmes au Sdis de Saône-et-Loire. On était sur un stéréotype d’un métier très masculin, et ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les femmes ont toute leur place ici.
On aménage notamment nos casernes avec des casiers hommes et femmes, on a revu les tenues et on les a féminisées, parce qu’il fallait que ça colle à la morphologie féminine.
Il faut être disponible 24/24h et 7/7j
Philippe Demousseau : On a des jours de permanence. Il faut avoir un minimum de disponibilité attendue. C’est vraiment un engagement, il faut donner un peu de temps, mais c’est comme tout engagement associatif.
Nous sommes organisés pour que chacun trouve sa place et pour que ce ne soit pas 24/24h et 7/7j. On s’organise en fonction de la disponibilité de la personne. On peut se déclarer disponible ou pas, on peut gérer sa disponibilité depuis son téléphone.
Il peut y avoir des semaines d’astreinte, mais c’est encore suivant la disponibilité de la personne.
Ça demande des années de préparation
Philippe Demousseau : On a évolué aussi là-dessus. Les technologies ont évolué, par exemple avec les défibrillateurs automatiques. On ne peut pas le mettre dans les mains sans formation. Il faut un minimum de connaissance.
Les premières formations durent trois semaines. On peut former un équipier, c’est ce qu’on privilégie aujourd’hui. Ensuite, on peut former à des opérations diverses et en dernier à l’incendie.
Concernant la formation de pompier professionnel, on est recruté sur concours, on trouve un poste et ensuite, on a sa formation initiale à faire. Elle dure de trois à six mois. Si on a été volontaire, ce sera plus court.
On se fait caillasser à chaque intervention
Philippe Demousseau : Ça dépend des régions, mais on est effectivement soumis aux violences urbaines. La société a changé et on est parfois malmené. Ce n’est pas une généralité non plus. Ça reste assez rare, mais on est obligé d’avoir une formation pour savoir comment réagir aux violences urbaines.
Être pompier, c'est juste éteindre les incendies
Philippe Demousseau : C’est le cœur de métier de notre métier. Mais aujourd’hui, le secours à la personne a pris une ampleur importante en l’absence de médecins et avec une population vieillissante. On est à 75% du temps sollicité pour ça. C’est quelque chose qui est fait en lien avec le SAMU, le centre 15 et les secours.