Ce mercredi 8 mai, le Belem, le dernier trois-mâts français, arrivera à Marseille avec la flamme olympique. Une jeune fille originaire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Noémie Olejniezak, a passé deux semaines dans ce fameux bateau au plus près de ce symbole "magnifique".
Elle est posée, sur un tonneau, dans une salle du mythique Belem. Devant, des jeunes font la queue pour pouvoir prendre des photos : la flamme olympique est bien la star de ces prochaines semaines. Deux semaines après être partie d'Athènes, elle arrive à bord du dernier trois-mâts français le mercredi 8 mai à Marseille.
À bord, l'équipage est très divers : 16 marins expérimentés apprennent à 14 stagiaires les règles du Belem. Elles sont strictes : le repas est à une heure définie, des tests d'abandon du bateau ont lieu durant toute la traversée.
Mais les jeunes à bord ne se démotivent pas. "C'est mieux qu'il y ait des règles, sinon, on serait un peu désordonné sur le bateau", explique Noémie Olejniezak, l'une des éclaireuses de la Flamme. Née à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), elle vit depuis plusieurs années au foyer éducatif "La Maisonnée" à Mâcon.
Il s'agit de son deuxième voyage à bord du bateau. Cette fois-ci, l'aventure est tout de même grandiose. "C’est tout de même assez fort d’avoir une flamme avec nous à bord du Belem, juste à côté de nous. Je l’avais déjà portée lorsqu’on a été à quai. Ça m’a fait quelque chose, oui, j’étais émue", ajoute-t-elle à bord du navire.
Des parcours de vie tumultueux
Ces jeunes âgés de 17 à 25 ans ont eu des parcours de vie tumultueux. Certains sont en réinsertion, d'autres en échec scolaire. Noémie, elle, est arrivée dans le foyer La Maisonnée en 2016, après être passé en famille d'accueil.
"On l'a vu grandir, s'épanouir. Quand elle est arrivée, elle était toute réservée. Puis, elle s'est engagée dans des associations d'aide à la personne et depuis, elle s'est ouverte," explique Anne-Marie Jean-Joseph, directrice du foyer.
Un jour, La Maisonnée a été contactée pour savoir si le foyer voulait participer à une action inclusive sur le Belem. Noémie a tout de suite accepté. "Elle a eu pas mal de stress, mais surtout de la fierté et de l'impatience. À l'arrivée de son colis de vêtement pour le Belem, elle n'avait qu'une hâte, c'était de partir", indique Mégane Lattaud, éducatrice spécialisée au foyer.
Aujourd'hui, ces deux éducatrices mesurent la chance de Noémie. "Personnellement, je suis fière et un peu jalouse. Elle représente notre institution, mais aussi notre région à bord de l'emblème qui est le Belem."
Des activités diverses
En mer, chaque jour a son lot d'activité : hisser les voiles, aider à la navigation ou faire le ménage. Il y a aussi les indispensables, comme l'apprentissage des noeuds marins, une activité que Noémie a rapidement maîtrisé. Surtout, cela permet de créer des liens. "On s'entend tous très bien. On rigole et on parle tous ensemble, c'est très bien."
La fin de ce périple est donc dure pour tous les stagiaires du Belem. "Cela fait deux semaines que l'on se connaît tous, donc quitter tout le monde au bout de deux semaines, je le vis assez mal. Pendant le briefing, le commandant a dit quelques mots, et je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer," explique une Noémie toujours souriante.
Ces deux semaines passées, Noémie devra retrouver son quotidien. Pour son avenir, elle s'oriente vers un CAP coiffure. Loin, donc, des Jeux olympiques... même si les souvenirs de ces deux semaines resteront gravés en elle.