Alors que son activité est suspendue depuis le 15 avril, le géant du commerce veut prolonger la fermeture de ses sites de distribution en France jusqu'au 8 mai inclus. Amazon a par ailleurs fait une demande de chômage partiel, mais celle-ci a été refusée par l'administration.
La demande de chômage partiel rejetée par le ministère du Travail
Dans un entretien accordé à l'AFP, la direction d'Amazon France a confirmé qu'elle avait "fait une demande de chômage partiel pour six sites, soit environ 10.000 personnes, qui n'a pas abouti". Le ministère du Travail a confirmé avoir reçu une demande "jeudi" et l'avoir refusée, sans plus de précision. Une sollicitation qui a été jugée "proprement indécente" par les organisations syndicales.Le bras de fer sur la fermeture des entrepôts se poursuit
Le numéro un du commerce sur Internet, qui dispose de six sites de distribution en France - dont celui de Sevrey (Saône-et-Loire) - souhaite prolonger pour la cinquième fois leur fermeture, en la repoussant désormais au 8 mai inclus. Le groupe précise par ailleurs qu'une réunion est prévue ce mardi 5 mai avec le Comité social et économique de l'entreprise. Si la prolongation était confirmée à l'issue de cette réunion, les salariés "continueraient à recevoir leur plein salaire tout en restant chez eux" indique la direction dans un communiqué de presse.Pour rappel, Amazon France avait décidé de suspendre ses activités le 15 avril, après la décision du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui a contraint la firme américaine de limiter ses livraisons aux seuls produits essentiels, sous peine d'une amende d'un million d'euros par infraction constatée, durant le confinement. Le groupe avait alors décidé de fermer ses entrepôts en France considérant : "la complexité inhérente à *ses* activités logistiques et l'amende d'un million d'euro (...) le risque de contrevenir à la décision était trop grand". La direction avait par ailleurs fait appel de la décision du tribunal de Nanterre.
Le 24 avril, la cour d'appel de Versailles confirme décision de première instance. Elle élargit néanmoins les types de produits concernés, et réduit l'amende de 1 million à 100 000 euro par infraction constatée. La cour d'appel confirme malgré tout les obligations d'Amazon France de procéder à une évaluation des risques liés à la crise du coronavirus avec les représentants du personnel et de réduire son activité d'ici là sous astreinte de 100.000 euros par infractions constatée.
Finalement, et comme il le précise dans un communiqué en date du 4 mai, le groupe Amazon France campe sur ses positions, et préfère maintenir la fermeture de ses entrepôts jusqu'au 8 mai inclus : "En effet, notre activité logistique est techniquement complexe et l'astreinte de 100.000 euros par infraction, précisée par la cour d'appel, pourrait impliquer que même un taux infime de traitement accidentel de produits non-autorisés, de l'ordre de 0,1%, pourrait entraîner une pénalité de plus d'un milliard d'euros par semaine", a expliqué la direction.
Si la prolongation de fermeture est confirmée lors du Conseil Social et Economique central ce mardi 5 mai, les collaborateurs "continueraient à recevoir leur plein salaire tout en restant chez eux" précise la direction duu groupe.